MENU

Lens, des frites et du charbon

Lens, des frites et du charbon
Le Stade Bollaert-Delelis de Lens (IconSport)

Ché mi, le stade Bollaert-Delelis ! Komint qu’i va biloute ? Assis-te sur eune caïelle (assieds-toi sur une chaise, pour les boubourses qui n’ont pas la chance d’être du ch’nord), chuis fin heureux de te conter mon histoire.

On me dit souvent que chuis fin biau mais qu’on comprend pas grand-chose à quech’que j’raconte. Alors comme j’ai fait français LV2, je vais exceptionnellement remiser le patois au placard et m’appliquer juste pour toi, babache.

1933. Alors que Dalida, Nina Simone, Jean-Paul Belmondo et Just Fontaine venaient au monde, cette année-là, moi, je chantais pour la première fois. Et 83 ans plus tard, je chante toujours. Pour mon club, le Racing Club de Lens, mais aussi pour l’équipe de France lorsqu’elle vient me rendre visite. D’ailleurs, depuis 1976 et après huit matches, les Bleus sont toujours invaincus chez moi. C’est un peu con qu’ils ne viennent pas jouer pour l’Euro.

Un stade, deux noms

A l’origine ovale, j’ai été construit et entretenu par des mineurs qui animaient les jours de match. Je dois mon nom à deux hommes importants dans l’histoire du RC Lens : Félix Bollaert et André Delelis. Le premier, directeur commercial de la Compagnie des mines de Lens et soucieux de favoriser le développement des clubs sportifs de la région, est celui qui a décidé de ma construction en 1931. Le second, maire de Lens et ministre du gouvernement Pierre Mauroy, est celui qui a sauvé le stade et l’équipe au moment où, à la fin de l’exploitation charbonnière, les houillères (= mines de houille, lieux d’extraction du charbon) s’en sont dessaisi. Je suis ainsi devenu propriété de la ville et en septembre 2012, cette dernière a décidé d’accoler au nom de Bollaert celui de Delelis.

Et de multiples rénovations

Je suis le stade du Racing Club de Lens depuis mon ouverture, à l’exception de la saison 2014-2015 pendant laquelle j’ai été rénové pour l’Euro 2016. Mais ça n’a pas été ma seule transformation. A l’occasion de l’Euro 1984, je suis devenu un stade beau gosse et carré « à l’anglaise ». En 1998, étant ville hôte de la Coupe du monde, j’ai également été rafraichi. Pendant longtemps, j’ai été la plus grande enceinte sportive du pays avec plus de 50 000 places. Aujourd’hui, 38 223 supporters peuvent aller admirer la coupe de Jean-Philippe Gbamin.

Chez moi, on peut croiser : des baraques à frites et Jean-Luc Reichmann. Supporter des Sang et or, l’animateur télé aime me rendre visite. Et comme on est sacrément drôle dans le ch’nord, j’aime lui répéter : « Eh Jean-Luc, attention à la marche ! ». Humour de stade.

On a pu voir : N’étant plus tout jeune tout jeune, j’ai été le théâtre de tout un tas de trucs. Déjà, j’ai servi comme décor d’une scène du film de Dany Boon Bienvenue chez les Ch’tis. Je ne vous raconte pas le trac. La scène a été tournée lors d’une rencontre entre Lens et Nice en avril 2007. On peut entendre le public entonner « Les Corons », vous savez, la chanson de Pierre Bachelet que le public entame en partie à la mi-temps de chaque match et ce, depuis la mort du chanteur, le 15 février 2005.

Perso, je ne m’en lasse pas. Même en Ligue 2, j’ai vraiment le meilleur public de France (coucou l’OM).

Ensuite, notre Johnny national est venu en concert pour son Tour 66, le 9 juin 2009. Ah que c’était le feu ou j’y connais rien ma gueule. Sang pour sang et or. Et puis comme tous les goûts sont dans la nature, Matt Pokora et Magic System sont venus chanter pour le centenaire du RC Lens, le 14 juillet 2006.

Un match mémorable : 28 juin 1998. Alors que Fabien Barthez fête ses 27 ans, la France affronte le Paraguay en huitième de finale de la Coupe du monde. Au terme du temps réglementaire, les deux équipes sont toujours à 0-0. La règle est simple, la première à inscrire le but en or remporte le match. Et le héros du jour s’appelle Laurent Blanc. Le Président libère les siens à la 113e et rapproche les Bleus de leur destin.

Les affiches à venir :

Samedi 11 juin, à 15 heures : Albanie-Suisse

Jeudi 16 juin, à 15 heures : Angleterre-Pays de Galles

Mardi 21 juin, à 21 heures : République tchèque-Turquie

Samedi 25 juin, à 21 heures : huitième de finale entre le 1er du groupe D et le 3ème du groupe B, E ou F

Allez, à l'arvoïure !

Ça peut vous intéresser