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Et si c’était l’année de l’Angleterre ?

Et si c’était l’année de l’Angleterre ?
Harry Kane (Tottenham) et Wayne Rooney (Manchester United) - Icon Sport

Que ce soit en coupe du monde ou à l’Euro, les Anglais n’ont pas souvent été à la hauteur des espoirs placés en eux. Souvent favoris, jamais vainqueur (excepté la coupe du monde 1966 à domicile). Cette année, l’équipe nationale d’Angleterre fait figure d’outsider de l’Euro. Un statut qui pourrait finalement lui convenir.

A la fin des années 90, la Premier League continue d’impressionner toute l’Europe. Plusieurs joueurs nationaux se distinguent dans différents clubs. A Arsenal, les vieux briscards comme Tony Adams et Martin Keown forment une redoutable charnière centrale. Les frères Neville, Paul Scholes et Paul Ince dominent le football européen avec Manchester United. Mickael Owen et Alan Shearer empilent les buts et du côté de Liverpool, un certain Steven Gerrard commence à faire parler de lui. Avec Kevin Keegan comme sélectionneur, le public Anglais s’attend à voir briller l’équipe nationale. Mais la défaite en demi-finale de son Euro 96 (comme en 1968) est une première contre-performance. Après un quart de finale en coupe du monde 98, cette génération en fin de parcours se présente en favoris à l’Euro 2000 organisé en Belgique et aux Pays-Bas. Ils ne passeront pas le premier tour. Dans ce groupe de la mort, les deux monstres sacrés que sont l’Allemagne et l’Angleterre seront sortis par le Portugal de Luis Figo et Pauleta, et la surprenante Roumanie.

Malgré le niveau relevé, cette élimination est une véritable désillusion pour les supporters qui n’en finissent plus de s’impatienter. Le destin de la sélection est alors confié à Sven Goran Erikson. Une nomination surprenante. Personne ne comprend ce que l’ancien entraîneur de la Lazio vient faire en Angleterre. Le Suédois a sans doute fait jouer ses relations puisqu’il dispose d’un maigre CV (quelques trophées nationaux, une coupe de l’UEFA en 82 et une coupe des coupes en 99). Après une nouvelle élimination en quart de finale du mondial 2002 face au Brésil, les Anglais arrivent au Portugal sûrs de leurs forces. Les cadres comme Neville, Beckham et Owen sont rejoints par de nouveaux joueurs comme John Terry, Frank Lampard et Wayne Rooney. Cette équipe 2004 est l’une des plus fortes de l’histoire...sur le papier. Elle s’incline en quart de finale face aux Portugais, le pays hôte (2-2 ; 6 tirs au but à 5).

Le bilan est mitigé pour Erikson qui reste tout de même en place. A la coupe du monde 2006, scénario identique pour les Anglais. Nouvelle défaite en quart de finale face à ces mêmes Portugais et encore une fois aux tirs au but. Erikson est alors remplacé par son adjoint Steve Mc Laren pour préparer  l’Euro 2008. Un choix qui surprend une nouvelle fois le public Anglais qui reste tout de même confiant au vue de l’effectif. La sélection attaque sa campagne qualificative par un 5-0 convainquant  face à Andorre, puis enchaîne deux contre-performances. Un faible 0-0 à domicile contre la Macédoine suivie par une défaite 2-0 en Croatie. Mais les joueurs se rebiffent et l’équipe doit prendre un point lors de ses deux derniers matchs pour se diriger vers l’Autriche et la Suisse, pays organisateurs de cet Euro. Mais l’impensable va se produire. D’abord défaits en Russie (2-1), les Anglais vont s’incliner 3-2 à Wembley  face à la Croatie devant un public médusé. C’est l’un des échecs le plus retentissant de l’histoire du football Anglais qui suscite une vague de colère à travers le pays. L’incompétence de la fédération est clairement visée, mais les observateurs se demandent également si la présence de nombreux joueurs étrangers dans le championnat n’empêche pas l’éclosion des jeunes talents nationaux. Mc Laren est bien sur limogé sur le champ, remplacé par Fabio Capello. Enfin un entraîneur de renom.

Après une brillante campagne de qualification au mondial 2010 (Afrique du Sud), l’Angleterre subit une cuisante défaite 4-1 en huitième de finale face au futur champion du monde Allemand. Lors des qualifications à l’Euro 2012, Capello annonce sa démission suite à l’affaire Terry. Accusé de racisme, le défenseur de Chelsea s’était vu retiré son brassard de capitaine puis suspendu par la fédération. Roy Hodgson est nommé en Février 2012. Avec une équipe un peu moins reluisante que par le passé, l’Angleterre se voit encore une fois éliminée en quart de finale face à l’Italie, nouvelle défaite aux tirs au but. Au-delà de la malédiction des Penaltys, la mayonnaise a du mal à prendre entre les anciens (Lampard, Gerrard, Rooney) et certains jeunes qui peinent à s’affirmer. A la coupe du monde 2014 au Brésil, l’équipe subit une nouvelle humiliation en étant éliminée dès le premier tour. L’Uruguay et le Costa Rica se qualifient. Les Anglais rentrent une nouvelle fois prématurément à la maison. Hodgson est tout de même confirmé à la tête de la sélection et fait taire les critiques grâce à ses résultats lors des qualifications à l’Euro 2016. 10 victoires sur 10, 30 buts marqués et seulement 3 encaissés. Le sélectionneur a passé un grand coup de balai après la coupe du monde au Brésil. Il s’appuie clairement sur la jeunesse. Dans sa pré-liste de 26 joueurs, on note la présence de joueurs comme Stones (21 ans), Delle Alli (20), Ross Barkley (22), Dyer (22), Sterling (21), Harry Kane (22) et aussi Marcus Rashford, le Mancunien de 18 ans seulement. Avec cette jeune génération et aussi au vue du parcours chaotique de l’Angleterre lors des dernières compétitions internationales, les joueurs de Roy Hodgson font figure d’outsider cette année. Ce changement de statut va-t-il aider les joueurs à vaincre la malédiction ? Réponse au mois de Juin…

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