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Recherche avants-centres désespérément

Recherche avants-centres désespérément
Mario Götze, milieu (très) offensif, mais pas un véritable attaquant

Les avants-centres sont-ils devenus une espèce en voie de disparation ? Lorsque l’on analyse les équipes types des sélections demi-finalistes de l’Euro, la question se pose.

Faut-il se passer de véritables attaquants de pointe pour se hisser dans le dernier carré d’un tournoi majeur ? C’est en tout cas ce que semble penser deux, voire trois, des sélectionneurs présents en demi-finale de l’Euro. Avec Olivier Giroud en pointe, Didier Deschamps a choisi de ne pas marcher dans les pas de ses homologues.

Commençons par le Portugal. Fernando Santos, lors du match face à la Pologne, a choisi un duo Ronaldo-Nani pour animer le fronton de l’attaque lusitanienne. Si Ronaldo a déjà joué en pointe, ce n’est pas son poste de prédilection, lui qui occupe l’aile gauche du Real Madrid. Quant à son compère Nani, ce n’est définitivement pas un attaquant de pointe. Excellent piston à droite lorsqu’il est inspiré, le Portugais peut évoluer dans l’axe, comme second attaquant, mais pas seul en pointe. Depuis le début de la compétition, Fernando Santos n’a que très peu utilisé un véritable numéro « 9 ». Le seul de la sélection portugaise est Eder. Le Lillois n’a joué que treize minutes pendant l’Euro, tout un symbole.

Changement de côté au Pays de Galles

Le Pays de Galles est l’autre équipe touchée par ce phénomène. Le technicien gallois, Chris Coleman, a décidé de tout mélanger offensivement en faisant jouer un ailier droit à gauche, Bale, et un ailier gauche à droite, Robson-Kanu. Le sélectionneur des Dragons ne pouvait évidemment pas faire une croix sur l’apport offensif de Gareth Bale. L’ancien arrière-gauche de Tottenham, depuis reconverti en ailier droit au Real Madrid, a retrouvé son côté gauche en sélection. Coté qui ne reste que théorique, tant Bale se balade sur le front de l’attaque. Hal Robson-Kanu, lorsqu’il évoluait à Reading, son dernier club, était majoritairement aligné sur le flanc gauche. Sam Vokes, avant-centre à Burnley, fait figure de remplaçant.

Le cas particulier Allemand

Lors de ses débuts dans la compétition, Joachim Löw avait choisi de placer Mario Götze à la pointe de l’attaque de la Mannschaft. Le feu follet allemand est un véritable numéro « 10 », un meneur de jeu, mais pas un attaquant de pointe. Aligné en pointe contre la Pologne et l’Ukraine, Götze n’a pas marqué. Il a finalement laissé sa place à un autre Mario, Gomez cette fois. Un vrai avant-centre, grand, renard des surfaces, doué de la tête et bon balle au pied. Le joueur de la Fiorentina a enchaîné trois titularisations pour un temps de jeu de 270 minutes sur l’ensemble de l’Euro et deux buts. Forfait jusqu’à la fin de la compétition, Löw le remplacera à la pointe de l’attaque allemande par Müller ou Götze, des milieux (très) offensifs, mais pas de véritables attaquants.

Un reflet du football actuel

Messi, Ronaldo, Bale, Neymar, Alexis Sanchez, Reus, Griezmann ou encore De Bruyne sont des joueurs de couloirs ayant, pour la plupart, éclipsé les avants-centres évoluant à leurs côtés. La plupart des grands clubs européens semblent d’avantage s’intéresser à l’animation de leurs flancs plutôt que de l’axe de leur attaque. Ce phénomène se retrouve en Angleterre, beaucoup en Espagne et un peu moins en Allemagne. La France et l’Italie, avec comme grands exemples respectifs Ibrahimovic et Higuain, ne se sont pour l’instant pas encore convertis à ce nouveau modèle offensif. Exit le stéréotype de l’avant-centre à l’ancienne qui passe son temps dans la surface, place à l’attaquant moderne pouvant occuper tous les postes offensifs.

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