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Est-ce l’année du Portugal ?

Est-ce l’année du Portugal ?
Un 3-3 complètement fou contre la Hongrie ! Un signe du destin ?

Islande, Autriche, Hongrie, Croatie, Pologne, Pays de Galles. Relativement épargné depuis son début d’Euro, le Portugal ne parvient pas à convaincre, pourtant il s’en sort à chaque fois. Chance du futur vainqueur ? Talent ? Sûrement un peu des deux. En tous cas, cela pourrait bien être l’année des Lusitaniens. Explications.

Oui, l’équipe du Portugal ne joue pas bien, voire est même complètement horrible à regarder jouer. Oui, Cristiano Ronaldo ne fait pas un grand tournoi. Et finalement, oui les Portugais ont un peu de chance d’en être arrivé là où ils en sont. Trois résultats nuls en phase de poules (1-1 contre l’Islande, 0-0 contre l’Autriche puis 3-3 contre la Hongrie) ont malgré tout suffi aux hommes de Fernando Santos pour s’extirper d’un groupe qui était pourtant plus qu’à la portée de leur talent. S’en est suivi un huitième de finale d’une extrême médiocrité gagné au bout de la prolongation contre les Croates (1-0). On se disait alors que le plus dur était derrière les Portugais, que la Seleção ne pouvait pas tomber plus bas. Ce fut un poil meilleur contre la vaillante équipe polonaise emmenée par Robert Lewandowski lors du quart de finale, mais cela n’aura pas empêché Ronaldo et ses coéquipiers de n’obtenir une nouvelle fois qu’un piètre match nul à la fin du temps réglementaire (1-1) et de s’imposer la loterie des tirs au but après trente nouvelles minutes n’ayant pu départager les deux formations. Vainqueurs 5 t.a.b. à 3, les Lusitaniens ont accroché un nouveau scalp à leur tableau de chasse, mais n’auront toujours pas gagné la moindre rencontre de leur Euro dans le temps réglementaire. C’est à la fois pathétique et porteur d’espoir pour une formation qui se rapproche chaque fois un peu plus de son rêve de sacre.

La chance du futur vainqueur ?

Le parcours de la Seleção dans cet Euro 2016 est indéniablement plus marqué par la chance – ou le destin selon la fin qu’aura son périple – que par le talent de ses joueurs. Nul ne mettra en doute les qualités d’un Ronaldo, d’un Pepe ou d’un Moutinho, mais autant le dire tout de suite, ce ne sont pas vraiment elles qui ont mené le Portugal en demi-finale. Sauf peut-être Pepe, véritablement héroïque contre la Pologne. Mais les stars annoncées de la sélection lusitanienne ne réussissent clairement pas un grand tournoi, mais le Portugal avance malgré tout. Trois petits points à la sortie de la phase de poules, donc un 3-3 complètement fou contre la Hongrie, ont permis aux joueurs de Fernando Santos de se qualifier pour la phase à élimination directe alors que d’autres équipes comptant une victoire pour le même nombre de points n’ont finalement pas passé le cut. Une victoire au forceps contre la Croatie, auteure d’un non-match elle-aussi, puis la loterie des tirs au but. Oui, cette sélection portugaise cuvée 2016 trimballe sa chance plus que sa science technico-tactique pour rester invaincue. Alors certes, il n’y a aucun spectacle à se mettre sous la dent pour les spectateurs et l’on peut même certainement crier à l’imposteur. Toujours est-il que la Seleção fait son bonhomme de chemin et s’est dressée dans le dernier carré. Dernier signe ? La surprise galloise s’est qualifiée aux dépends du favori belge et se dressera sur le chemin du Portugal en demi-finale. Un outsider que personne ne voyait gagnant plutôt qu’un candidat au titre, c’est bien un signe que le bon œil veille sur Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers.

Renato Sanches, le symbole porteur d’espoir

Après le non-match des siens face à la Croatie, Fernando Santos avait décidé de procéder à quelques retouches dans son Onze de départ. L’une d’entre elle ne sera pas passée inaperçue : exit André Gomes, et bienvenue Renato Sanches. Souvenez-vous, on vous en parlait déjà dans notre Tour des Nations. Et à seulement 18 ans et 10 mois, le néo-Bavarois a connu sa première titularisation, devenant ainsi le plus jeune titulaire de cet Euro 2016. Et à l’inverse de sa sélection toujours aussi apathique, le petit nouveau est venu secouer le cocotier polonais. C’est lui qui égalise après un appui parfait sur Nani et une frappe tout en puissance du gauche expédiée dans les filets de Fabianski. Insouciant, talentueux, présent physiquement et techniquement durant 120 minutes, il a été (et de loin) le meilleur portugais de ce quart de finale. Lors de la séance de tirs au but, il se présente même sereinement devant le gardien polonais avant de lui envoyer une nouvelle praline au fond des filets. Renato Sanches n’a que 18 ans, 34 matchs professionnels avec le Benfica Lisbonne, 9 sélections avec la Seleção, mais pourtant il est celui qui représente le mieux les espoirs de tout un pays. Il aura montré la voie aux siens contre la Pologne, en espérant que l’histoire se répète contre le Pays de Galles. Mais plus que cela, c’est toute la sélection qui doit apprendre du jeune lusitanien afin de retrouver un niveau de jeu digne d’une nation comme le Portugal. On attendait Cristiano Ronaldo pour le Portugal dans cet Euro, et si le véritable espoir de victoire reposait sur les épaules d’un gamin de 18 ans ? Un peu de chance mélangée à des talents passés et émergents, voilà le mélange parfait qui peut faire dire que 2016 est l’année qu’attendait le Portugal. On ne s’attendait simplement pas à ce que la nouvelle génération doive montrer la voie aux anciens.

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