Une défaite face à l’Allemagne mais une crédibilité retrouvée. L’équipe de France repart du Brésil avec des regrets mais surtout avec de belles promesses pour l’avenir. Les Bleus peuvent désormais avoir la tête tournée vers l’Euro 2016 avec la satisfaction du devoir accompli. Dans leurs bagages, les tricolores ramènent un bon lot de certitude : un groupe solide, uni par une ambiance saine, une cohésion retrouvée et des résultats pour le moins honorables. Noël Le Graët avait fixé le stade des quarts de finale comme objectif, le contrat est rempli, et les Bleus n’ont pas à rougir de cette élimination face à la Nationalmannschaft.
Un jeu agréable, une équipe séduisante lors des matches de préparation et en début de Mondial, la France s’est trouvée un groupe serein et performant. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu une équipe tirer dans le même sens. Un groupe est né durant cette compétition et les supporters ont renoué avec l’espoir. Ce socle solide sera celui qui s’en ira vers la course au titre lors du prochain championnat d’Europe. Dès la fin du match, dans les travées du Maracanä, le capitaine Hugo Lloris avait déjà la tête tournée vers l’avenir : « C’était bien de débuter cette histoire commune sur laquelle s'appuyer pour la suite. Ce Mondial 2014 a permis de créer un bon état d'esprit, cela a été une très belle expérience humaine. » Mais ne tirons pas de conclusions hâtives, il serait présomptueux d’annoncer les Bleus comme ultime favori d’une compétition à la maison. Cependant, un peu d’optimisme ne fait pas de mal, il faut dire qu’il y avait un petit moment que ces Bleus là ne nous avaient pas autant fait vibrer.
Des jeunes à maturité, prêts à prendre le pouvoir
La Coupe du monde 2014 a réinstallé la France parmi le gotha mondial. 26 ans et 10 mois, c’était la moyenne d’âge des Bleus au Brésil. Autant dire que l’ensemble de la sélection arrivera à maturité d’ici deux ans pour l’Euro. Un jeune groupe que Deschamps a façonné pour que celui-ci donne sa pleine mesure en 2016. Au vu des performances de ces « babys cadres », certains sont appelés à devenir les tauliers de la sélection. Les Pogba, Varane, Sakho, Griezmann, et autres Digne et Schneiderlin sont amenés à jouer un rôle dans les années futures. Cette équipe a pu se nourrir d’expérience, se confronter au haut niveau pour mieux grandir et briller dans les compétitions à venir. Deschamps a maintenant un luxe que les autres sélectionneurs n’ont pas : il aura le temps de peaufiner son groupe sans pression, puisque son équipe est directement qualifiée pour l’Euro, en tant que pays organisateur. Sur les 23 joueurs présents à Ribeiro Preto, tous ou presque postulent pour la prochaine campagne européenne. Seule réelle certitude, Mickaël Landreau ne sera plus de l'aventure puisqu'il a mis un terme à sa carrière de joueur. Les questions se figent plus particulièrement sur les cas Evra, Ribéry, Sagna ou encore Valbuena. Mais ce n'est pas encore l'heure des questions, celles-ci arriveront bien assez vite. Aux Bleus de profiter du capital sympathie qu'ils se sont créé pour rêver d’un nouveau triomphe à la maison après les succès de 1984 et 1998.
Ce cycle de deux années de matchs amicaux donnera l’occasion à Deschamps de soulever les dernières interrogations et d’étoffer son groupe en testant de nouveaux talents. Au gré des circonstances, des blessures, des suspensions ou des arrêts, des jeunes joueurs pleins de qualités comme Laporte, Zouma, Kurzawa, Rabiot, Kondogbia, Martial ou encore Thauvin pourront avoir leur chance. Certains d’entre eux auront peut-être le privilège d’accrocher le bon wagon pour l’Euro 2016.
Jean-Baptiste Alleaume