L’action de la rencontre
Du temps où il vivait encore à Sheffield et qu’il arpentait les Peace Gardens avec ses jambes juvéniles, le petit Kyle Walker rêvait déjà d’être un footballeur star. Et il s’imaginait alors, l’œil brillant, figurer quelque part dans l’histoire de la Premier League. Héritant du poste d’arrière-droit, pourtant loin de la lumière, l’ancien de QPR était devenu le meilleur jeune joueur d’Angleterre en 2012, rejoignant par là même Cristiano Ronaldo, Eden Hazard ou encore Steven Gerrard, excusez du peu. Pas rassasié, le natif du Yorkshire souhaitait ardemment devenir le premier buteur d’une saison de Premier League. Il a fallu pour cela un décalage dans le bon tempo de Memphis Depay pour Ashley Young, un centre bien dosé de ce dernier pour Wayne Rooney et une intervention foireuse de Walker pour que le jeune rêveur de Sheffield marque l'histoire de son empreinte en inscrivant le premier but inaugural d'une saison de Premier League contre son camp. Et oui, ça compte.
Au cœur du match
Kyle Walker a eu beau nous amuser en réinventant le rôle de défenseur latéral, on s’est quand même ennuyé ferme du côté d’Old Trafford. Avec les débuts attendus de Morgan Schneiderlin, Memphis Depay ou Matteo Darmian du côté des Diables et les présences toujours menaçantes de Harry Kane et Christian Eriksen du côté des Spurs, on était en droit d’attendre des débuts explosifs mais il n’en a rien été. Trop appliqués défensivement, loin d’être aussi fougueux que le prétend leur sulfureuse réputation, les deux clubs anglais ont affiché moins d’enthousiasme que Lillois et Parisiens hier soir dans le Nord de la France - pour trouver un exemple récent. Résultat : la Premier League a commencé timidement contrairement à ce qu’on espérait. Ca valait bien la peine d’en faire des tonnes.
Kyle XY ZZZzzzz
Donc oui, on a dormi dans le Théâtre des rêves, Walker nous a honorés de ses contrôles ratés et donc de ses interventions originales. Mais on a quand même pu se rendre compte que Bastian Schweinsteiger n’avait pas oublié son enthousiasme dans sa tendre Bavière. Entré en seconde période, le champion du monde allemand a goûté à un accueil plein de ferveur de la part de son nouveau public, public qui lui a réclamé une Kartofel de l’extérieur de la surface à plusieurs reprises. En vain. Au final, ce sont les Londoniens qui ont poussé mais les mauvais choix de Nacer Chadli et les tentatives timides de Christian Eriksen ont à chaque reprise buté sur Smalling et ses copains ou les gants de Sergio Romero. On retentera le coup la semaine prochaine.
L’acteur phare de la rencontre : Luke Shaw
Depuis son arrivée en provenance de Southampton l’été dernier contre la somme extravagante de 33 millions d’euros, le défenseur anglais n’a jamais vraiment convaincu, au point de s’être fait gentiment préciser qu’un départ ne serait pas à exclure cet été s’il ne réagissait pas rapidement. Après une première saison chez les Diables, il semble que le natif de Kingston ait décidé d’offrir un autre visage. Impassable dans son couloir, précieux dans les relais avec son milieu de terrain et impulsif dans les pieds de ses adversaires, le chouchou de Schweini a marqué des points. Avec Sergio Romero et ses quatre arrêts, il est l’un des seuls.
Le taux de régalade
On nous répète que les premiers matchs de la saison appellent à l’indulgence. Les effectifs sont en rodage, les nouvelles recrues – pas toutes arrivées d’ailleurs – ne sont pas complètement intégrées aux rouages de l’effectif, la forme physique n’est pas culminante... Cela n’empêche qu’on a vu des matchs de reprises beaucoup plus emballant et que les bons enchainements se sont faits bien trop rares à Old Trafford pour qu’on s’enorgueillisse chez les acteurs et se réjouisse côté spectateurs.
Note : 2,5/10