L'action de la rencontre
5ème minute de jeu. Floyd Ayité n'a pas le temps. Il suffit d'une tête en profondeur de Gaël Danic pour voir surgir FusAyité. Les centraux lorientais - en plus d'être mal alignés - sont complètement débordés. Ayité prend le temps de dribbler le gardien, de se remettre sur son bon pied, de boire un café (non, ça c'est une vanne) avant d'ajuster Lecomte devant un Lamine Gassama ecoeuré. Bastia prend la tête et ne la perdra plus.
Au coeur du match
266 minutes sans marquer à domicile, les statistiques de Lorient ont de quoi faire peur au coup d'envoi. Le renfort Abdul Majeed Waris est très attendu pour pallier ce manque. C'est pourtant les Bastiais qui vont se mettre en évidence. Dés la 5ème minute, Ayité transperce la défense pour signer l'action du match et ouvrir le score. Au quart d'heure de jeu, Bastia est bien en place et contrôle les ardeurs lorientaises. Guerreiro en est la parfaite illustration. L'ailier portugais se démène sur son côté gauche mais est très bien stoppé par un Mathieu Peybernes en grande forme, préféré à Sebastien Squillaci. Coté lorientais seul Ndong tente sa chance à la 25ème. Une frappe lointaine, bien moins inquiétante que sa coiffure. Petit à petit Bastia se contente de défendre en espérant un contre de ses pointes supersoniques Ayité - Kamano. 30ème minute, Ayité profite d'un nouvel alignement hasardeux de la défense lorientaise pour se faufiler, feinter et tirer dans le petit filet. Bellugou et Lautoa sont prévenus, la moindre erreur sera exploitée par l'attaquant bastiais. Waris apparait comme le Lorientais le plus dangereux, mais lui et ses chevilles bénéficient d'un traitement de faveur de la défense bastiaise. Juste avant la mi-temps, Moukandjo, côté droit, fait le plus dur avec un superbe grand pont avant d'être foudroyé par une Jourdrennite aigu et de s'écrouler grossièrement dans la surface sans que personne ne le touche. A la pause, tout va bien coté bastiais. Seule préoccupation, Yannick Cahuzac n'a toujours pas reçu de carton jaune, et laisse Romao (Marseille) prendre le large en tête du classement de la découpe.
La loi du sifflet
Au retour des vestiaires, sous l'impulsion de Waris, Lorient montre un autre visage. Jean-Louis Leca, décidément meilleur dans les buts qu'avec un drapeau, détourne de la main gauche une première volée de l'intenable Waris. Les duels s'intensifient, les cartons jaune commencent à tomber mais toujours rien du coté de Yannick Cahuzac qui se fait même ouvrir comme un livre dans un duel. Inquiétant. A la 60ème, Lorient manque un but tout fait. Un centre de Moukandjo, une remise de la tête en retrait de Lautoa pour Waris étonnamment seul. La tête du ghanéen n'est même pas cadrée... Lorient gâche beaucoup d'actions devant Bastia qui a garé le bus devant ses cages. Sur leurs rares contres, les corses n'arrivent pas à faire le break. Entre la frappe du genou non-cadrée de Waris (encore) à la 74ème et le tir du bastiais Kamano (85ème) à bout portant sur le gardien, tout semble nous guider vers une victoire bastiaise, et pourtant... Et pourtant Lorient obtient un penalty à la 90ème. Moukandjo transforme et soulage tout le Moustoir. Six minutes d’arrêt de jeu plus tard, Clément Turpin siffle la fin d'un match à suspens.
L'acteur phare de la rencontre : Floyd Ayité (Bastia)
Etre ailier de formation, jouer sur une pelouse synthétique et devoir remplacer l'illustre Brandao à la pointe de l'attaque bastiaise ne nécessite apparemment pas de temps d'adaptation. Du moins pour Floyd Ayité, cinq minutes de jeu pour se faufiler entre les défenseurs centraux, dribbler le gardien et ouvrir le score. Seul buteur de la rencontre, il aura mis le feu dans la défense lorientaise, qui ne l'aura jamais maîtrisé.
Le taux de régalade
On ne va pas se mentir, cette rencontre ne boxe pas dans la même catégorie que le City - Chelsea programmé à la même heure. Pourtant, comme le Vivelle Dop pour enfants, la rencontre n'a pas piqué les yeux. Le duel à distance entre Ayité et Waris avait de quoi séduire, même si on regrettera que Bastia se contente de défendre en deuxième période.
6/10