Il y a un adage qui dit qu’un joueur ne doit pas célébrer un but s’il l’inscrit contre son ancien club. Aucune loi ne le précise évidemment, rien n’est marqué dans le marbre mais le jeu le veut, c’est comme ça, c’est tout. Autant de réflexions dont a carrément fait fi Georges-Kévin Nkoudou après avoir débloqué le compteur marseillais sur son ancienne pelouse nantaise en début de seconde période. Le milieu latéral marseillais a littéralement plané vers le parcage visiteur et exulté sous le regard médusé de son ancien peuple qui l’avait quelque peu tancé au cours du premier acte. Un choix. Ou une simple explosion émotionnelle. On laissera à chacun le soin d’interpréter à sa guise. Reste qu’en éliminant Vizcarrondo d’un double contact à l’entrée de la surface nantaise, l’ancien Canari s’est ouvert en grand les portes du but adverse et n’a eu qu’à placer une frappe sèche hors de portée d’un Riou battu en force sur sa gauche. Le seul grain de folie du match marseillais mais qui aura amplement suffi. Comme quoi...
Nantes domine sans coup d'éclat
Le 4-4-2 en losange du début de saison - ce fameux diamant à tailler - était un poids trop lourd à porter au bout du pendentif nantais. Michel der Zakarian l’a très vite compris et depuis qu’il l’a remplacé par un 4-2-3-1 plus équilibré, son FC Nantes a enchainé trois succès de suite. C’est donc sans surprise que les Canaris abordaient leur match du soir contre l’OM dans ce système de jeu, avec notamment Emiliano Sala en pointe et Yacine Bammou en numéro 10. Dans une première période sans réelle envolée lyrique, ce sont les jaune qui prennent les choses en main en exerçant un pressing de tous les instants à la récupération du ballon. Labeur payant puisque les Marseillais, portés par un Lassana Diarra moins à l’aise, se font très rapidement chiper le cuir. Problème majeur pour le onze nantais porté sur l’offensive : les combinaisons de Thomasson et d’Audel sont vives mais le dernier geste a toujours un goût d’inachevé. Monté aux avant-postes, Deaux bute sur Mandanda à la vingtième minute. Peu avant la pause, c’est Audel qui manque le cadre après s’être joué de Rekik.
Bien que bousculés, les Marseillais proposent tout de même des choses, par à-coups. Cabella est ainsi justement privé de l’ouverture du score au quart d’heure de jeu suite à une faute évidente d’Alessandrini sur Moimbé. C’est ensuite Alessandrini qui s’essaie par deux fois à la frappe. Mais l’ancien Clermontois trouve successivement sur sa route les gants de Riou puis le petit filet extérieur. Il faut la mi-temps pour remettre tout le monde d’aplomb et c’est donc Georges-Kévin Nkoudou qui vient secouer la Beaujoire à l’orée du deuxième acte. L’étincelle avant le néant. Parfaitement rassasié par ce premier pion du match et de toute façon trop peu inspiré, le onze marseillais se contente de défendre à l’image d’une charnière N’Koulou-Rekik à son avantage. Les Nantais poussent fébrilement même si sur corner, Sightorsson place un coup de boule qui trouve le front d’un Barrada rôdeur qui sauve sur sa ligne. La goal-line tech’ demeurant de marbre, circulez, y a rien à voir. Sans briller, l'OM a su mettre en échec une équipe de Nantes trop brouillonne et qui n'enchainera pas de 4ème succès de suite. Marseille, désormais 12ème à 7 points de la 2ème place, peut respirer.