Le sélectionneur prépare toujours une liste de vingt-trois joueurs qui seront sélectionnés pour participer à plusieurs matchs internationaux. Parmi ces élus, trois hommes sont choisis pour garder les buts. Le premier gardien est logiquement plus fort que les deux autres, et donc, le deuxième apparait comme sa doublure. Mais qu’en est-il du dernier remplaçant ? On peut penser que c’est un poste inutile, voire même ingrat. En effet au nom de qui ou de quoi ferait-on jouer ce gardien ? Il faudrait que le premier soit en piètre état (blessé ou expulsé), et le second dans le même cas de figure. Prenons l’exemple de l’équipe de France 1998. Fabien Barthez est alors un titulaire incontestable à Marseille et se voit confier le rôle de dernier rempart. De son côté, Bernard Lama réalise ses plus belles années avec le PSG, mais pour Aimé Jacquet, sélectionneur des Bleus à cette époque, cela est insuffisant. Pour compléter ses deux « as », il décide de faire appel à Lionel Charbonnier, gardien de l’AJ Auxerre. On connait tous l’histoire de cette coupe du Monde, des performances de Zidane, des arrêts de Barthez et de la victoire finale face au Brésil. Mais nous oublions le rôle de Charbonnier qui est pourtant primordial, capital. Son sourire et sa joie de vivre ont permis une bonne cohésion dans le groupe, ou les rivalités possibles ne se sont jamais affichées.
Même cas pour l’Italie de Buffon, gardien hors pair. Depuis 2006 il est bien compliqué de le remplacer, et Federico Marchetti, portier de la Lazio à toute les peines du monde à s’imposer. Nous pouvons aussi faire allusion aux Pays-Bas. De 1995 à 2007, Edwin Van Der Sar s’impose comme l’homme fort des Oranje. Pour la petite anecdote, quatre mois après l'Euro, le sélectionneur Bert van Marwijk, lui demande de revenir pour deux matchs de qualification à la Coupe du monde 2010 suite à une « pénurie de gardiens ». Pas facile pour Kenneth Vermeer de prouver sa valeur.
Le choix le plus dur revient certainement au sélectionneur Allemand, Joachim Löw. Manuel Neur est en effet le meilleur gardien pour la Nationalmannschaft, mais ses deux suppléants sont tout aussi décisifs. Ron-Robert Zieler et Marc-André ter Stegen.
Ainsi ce même problème est récurent pour toutes les équipes nationales. Choisir ses joueurs est donc crucial pour le sélectionneur. Prendre un homme qui est susceptible de créer une mauvaise ambiance peut s’avérer négatif sur le moral de l’équipe, Anelka en est la preuve. De plus cela nécessite un moral d’acier pour le troisième gardien, qui ne doit pas se laisser submerger par ses émotions.