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2 juillet 2000 : quand Trézégoal écrit la légende

2 juillet 2000 : quand Trézégoal écrit la légende
David Trézéguet lors de son but en or (Icon Sport)

Qui n'a jamais eu vent du 2 juillet 2000 ? Qui n'a jamais vu cette image de la volée rageuse de Trézégol qui enlève son maillot pour rejoindre Roger Lemerre ? Considérée comme la petite sœur de la finale 98, cette victoire à l'Euro 2000 n'en reste pas moins un souvenir impérissable pour toute une nation.

Dans la continuité de 1998

Deux ans après le sacre de l'équipe de France sur ses terres face au Brésil (3-0), cette même équipe dirigée cette fois par Roger Lemerre, se retrouve sur le sol belge et hollandais pour disputer l'Euro 2000. La France, à cœur de réaliser un exploit historique en remportant deux titres majeurs consécutifs, dispose d'un effectif semblable aux vainqueurs du Stade de France deux ans auparavant. Un effectif homogène mélangeant jeunes joueurs prometteurs (Henry, Anelka) et joueurs expérimentés (Blanc, Deschamps). Durant cette période, la France possède l'une des meilleures équipes de son histoire. Pour arriver jusqu'en finale, les coéquipiers de Didier Deschamps ont dû se défaire de l'Espagne de Raùl (2-1) en quarts de finale et du Portugal de Figo en demi (2-1 a.p). De l'autre côté, la Squadra Azzura d'un Totti flamboyant pendant cet Euro s'est immiscé en finale grâce à des succès contre la Roumanie (2-0) et contre le pays hôte, les Pays-Bas (3-1 t.a.b).

Contexte et compositions

Nous sommes dimanche. Le fameux dimanche 2 juillet. La finale se joue en Hollande, où la France n'a joué qu'un seul match, une défaite contre les Pays-Bas (3-2) en phase de poules. Cette fois, la France n'aura pas de seconde chance.
Roger Lemerre a reconduit la même équipe de départ que contre l’Espagne, à savoir Henry seul en pointe, un milieu composé de Deschamps en récupérateur, Vieira en relayeur et le trio Djorkaeff (à droite), Dugarry (à gauche) et Zidane, dans l’axe. Du coup, Anelka et Petit sont écartés du onze de départ.
Côté italien, Marco Delvecchio est préféré à Filippo Inzaghi en pointe. Les Italiens ont cravaché en demi-finale pendant plus de deux heures contre les Pays-Bas, dont une heure trente à dix après l’expulsion de Zambrotta. Ils alignent une défense à cinq, avec Maldini à gauche, Pessotto à droite et un trio Nesta-Cannavaro-Iuliano chargé de bloquer Henry et Zidane.

La France dans son match, mais les Italiens aussi

Malgré une défense à 5, les Italiens n'en sont pas moins dangereux. Les Français, très portés par l'avant grâce à leurs jeunes joueurs rapides, laissent beaucoup d'espaces. Cependant, ce sont bien les protégés de Roger Lemerre qui se montrent les plus dangereux très rapidement. Dès la 5ème minute, Henry est tout proche de tromper Toldo, mais son tir tape l'extérieur du poteau.Malgré une défense à 5, les Italiens n'en sont pas moins dangereux. Après plusieurs immersions sur le côté gauche, à l'image du trio bordelais Lizarazu-Dugarry-Zidane. Même Henry tente de s'échapper sur ce côté afin d'échapper à l'axe de 3 des Italiens. Au retour des vestiaires, Zidane essaye de percuter au centre faisant parler sa magie balle au pied. Mais rien y fait. La défense italienne reste bien en place.
Mais contre le court du jeu, c'est bien la Squadra Azzura qui va ouvrir le score. Rentré quelques minutes auparavant (52ème), Del Piero est intenable. La France commence à se faire envahir et concède de plus en plus de corners. Totti, 23 ans à l'époque, montre tout son potentiel en talonnant à l'aveugle pour Pessotto dont le centre trouve le plat du pied de Delvecchio. À l'image d'un Thuram en grande difficulté, la défense française ainsi que son portier crâne rasé sont battus (0-1 ; 55ème).

Le tournant du match n'est pas celui que l'on croit

L'ouverture du score a débridé la partie. Les deux camps se rendent coup pour coup, mais les deux portiers restent solides.L'ouverture du score a débridé la partie. Wiltord, Trézéguet et Pirès rentrent à la place de Lizarazu, Djorkaeff et Dugarry. Ces trois entrants n'ont pas la moindre idée qu'ils seront les ingrédients de cette remontée historique. Nous sommes à la 84e, alors que les Bleus poussent et que les Italiens défendent de plus en plus bas, au bord de la rupture.
À la suite d’un corner de Zidane, Toldo bloque le ballon en deux-temps. Son dégagement trouve Totti sur l’aile droite. Le Romain combine avec Pessotto par un redoublement de passes, puis sert dans l’axe Ambrosini lâché par Zidane. Ambrosini trouve Del Piero parti derrière Thuram d’une sublime ouverture à l’entrée de la surface. Del Piero tire sans contrôle du droit à hauteur du point de penalty : Barthez sauve du pied d’un arrêt de gardien de hand. À cet instant, on est partagé entre l’effroi rétrospectif et la certitude que ces KO manqués vont se payer au final.
L'Italie est à deux doigts de réussir leur objectif, si bien qu'on puisse apercevoir les olé du public italien. Raté : quand le ballon de Montella revient sur Totti, celui-ci est hors-jeu. Erreur fatale. Barthez joue le coup franc, une frappe tendue à longue portée qui arrive sur la tête de Trezeguet, lequel dévie sur la gauche. Le ballon est frôlé par la tête de Cannavaro, arrive sur la poitrine de Wiltord qui laisse rebondir le ballon une fois, deux fois, puis qui frappe du gauche. Le ballon passe entre les jambes de Nesta et sous le gant de Toldo avant de rouler dans le petit filet. Le KO absolu, à une minute de la fin du temps additionnel.

L'Italie psychologiquement à terre, Trézégol en bourreau

C'était le pire moment de prendre un but pour les joueurs de Dino Zoff. L'arbitre siffle la fin du match. Les deux équipes iront en prolongations jouer le but en or. À ce moment donné, l'Italie est au fond mentalement et la France est plus armée que jamais pour confirmer l'exploit. Vient alors la délivrance dans le courant de la 102e minute. Le jeu est le long de la touche côté gauche français. Zidane combine avec Deschamps et tente de prolonger pour Henry qui est trop court. Les défenseurs italiens essaient de sortir, mais Albertini manque son contrôle. Pires récupère, fixe Cannavaro, s’arrache, perce jusqu’à la ligne de but, centre en retrait. Le ballon passe entre les jambes de Nesta et arrive sur Trezeguet. À onze mètres, ce dernier fait un petit pas en arrière, équilibre son corps et frappe du gauche dans la lucarne. Toldo est parti de l’autre côté. C’est fini, et c’est immense. La course de Trezeguet, torse nu, vers le banc de touche rappelle évidemment celle de Platini contre le Portugal en 1984, après aussi un centre en retrait décisif de Tigana.

 

Comment l'ont-ils vécu ?
Tom, 19 ans : "Des images qui ont marqué chacun des téléspectateurs. Un match absolument fou, incroyable, un suspens insoutenable. À ce moment donné, l'Italie est au fond mentalement et la France est plus armée que jamais pour confirmer l'exploit."
Meven, 19 ans : "Magique. Incroyable. Trézégoal, et surtout Wiltord (eh oui, je sais, il a marqué des buts, c'est fou...).
Thomas, 24 ans : "Personnellement, je n'étais pas trop fan de foot. Mais c'était un tel événement, d'une telle intensité que ça reste un des mes meilleurs souvenirs sportifs."

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