Quatre ans. Quatre ans que le Paris-Saint-Germain bute sur les quarts de finale de la Ligue des Champions. Frustrante, lassante même, cette redondance montre à quel point Paris peine à se hisser sur la cime du football européen, là où culminent des géants comme le Real, le Barça et le Bayern. Pis, le club semble arrivé au crépuscule du premier âge de l'ère qatarie, débuté lors de l'exercice 2011/2012 et marqué par les signatures de Maxwell, Thiago Motta et, bien évidemment, Ibrahimovic. Des noms ronflants à l'époque, mais qui ne font plus vraiment peur aujourd'hui. C'est un fait. A quelques années de la retraite et/ou arrivant en fin de contrat en juin prochain, ces joueurs ne représentent plus l'avenir du PSG et sont par conséquent susceptibles de quitter la capitale cet été. D'autres éléments pourraient les accompagner à l'image de Sirigu, insatisfait d'être second dans la hiérarchie des gardiens, Pastore, dont le rôle demeure particulièrement flou au sein de l'effectif, ou encore Cavani, las des promesses non-tenues de Blanc quant à sa place de numéro 9 pur. Dès lors, qui pour constituer le renouveau du club cher à Nasser Al-Khelaïfi ? Qui pour remporter autre chose que des titres nationaux ? Allant à l'encontre des envies de grandeur du club et de sa devise « Dream Bigger », la solution la plus simple et la moins onéreuse serait alors de miser sur le vivier de talents dont jouit actuellement le PSG...
Dream younger ?
Car il est loin le temps des Maxime Partouche, Loris Arnaud et autre Jean-Eudes Maurice. Aujourd'hui, la formation parisienne a une toute autre ampleur et fait partie intégrante du projet de Qatar sport investment (QSI), qui consacrerait une enveloppe de près de 300 millions d'euros à son budget au cours des prochaines années afin de faire jaillir de terre le centre d'entraînement – et également de formation – de ses rêves. Preuve de la nouvelle dimension prise par l'académie parisienne, les récents résultats de sa catégorie U19 en Youth League, la « Ligue des Champions des jeunes ». Battue de justesse 2 à 1 en finale de la compétition par le tenant du titre, Chelsea, l'équipe emmenée par les trois néo-professionnels (de l'époque), Jean-Kévin Augustin, Alec Georgen et Christopher Nkunku affiche un potentiel évident. Dans leur sillage, d'autres joueurs issus de la génération 98 pourraient également signer leur premier contrat professionnel d'ici les prochains mois, à l'instar d'Odsonne Édouard, meilleur buteur du championnat d'Europe U17 en 2015 et officiellement footballeur pro depuis la semaine dernière. Tant de jeunes pousses qui se sont déjà frottées à Zlatan à l'entraînement et qui ont pour la plupart étrenné leurs premières minutes sur les pelouses de Ligue 1 cette année. Ce n'est par exemple pas un hasard si parmi les 23 membres composant le groupe retenu par Laurent Blanc pour affronter Caen le 16 avril dernier, 5 étaient tirés du centre de formation. L'occasion pour eux de se mesurer concrètement au monde pro et éventuellement taper dans l’œil de l'entraîneur. Leurs chances de jouer un rôle majeur au PSG dans un futur proche n'en sont pas moins infimes.
Pas le temps d'attendre
Il faut se l'avouer, quand bien même l'un de ces jeunes viendrait à enchaîner de bonnes performances en équipe première, difficile de l'imaginer décrocher mieux qu'une place de remplaçant (Seul son origine « Made in France » s’avérera précieuse pour le club lorsque celui-ci constituera sa liste de 25 joueurs engagés en Ligue des Champions...). Pour le Paris-Saint-Germain, miser sur la formation signifierait prendre et donc perdre son temps, et n'espérer obtenir des résultats qu'à moyen ou long terme. Or le PSG tentera d'accéder une nouvelle fois au dernier carré de la LDC dès la saison prochaine. Un objectif exigeant un minimum d'expérience au sein d'un groupe. En conséquence, même des joueurs de la trempe de Marquinhos, Rabiot ou Lucas – tous nés entre 1992 et 1994 – devront encore batailler pour s'assurer une place de titulaire. Seul un certain Marco Verratti, indiscutable du haut de ses 23 ans, pourra se targuer d'être intouchable. Dans une autre mesure, Layvin Kurzawa devrait lui naturellement prendre le flambeau de Maxwell dans le couloir gauche parisien, mais il demeurera sans doute sous la menace d'un concurrent acheté lors du prochain marché des transferts. Libéré pour l'heure des contraintes financières imposées par le fair-play financier, Paris s'apprête à vivre son mercato le plus spectaculaire. Des sommes encore jamais vues risquent d'être engagées par le club afin de combler les différents départs et détenir un effectif de meilleure qualité, ce qui engendrerait certes d'énormes dépenses, mais qui garantirait une compétitivité solide et surtout immédiate. Dès lors, la majorité des très jeunes joueurs cités en amont seraient invités à partir en prêt, au grand bonheur des promus et de la savoureuse Domino's Ligue 2.