En parlant de classe et de grands champions, figurez-vous que j’ai déjà gagné des prix. Et ouais, on est comme ça à Bordeaux, on perd pas de temps. J’ai été élu architecture sportive de l’année 2016 parmi plus de 3 000 projets dans le monde. Evidemment, c’est pas trois Ultras bordelais qui ont décrété ça mais le site spécialisé archdaily.com.
J’ai été choisi pour, je cite, l’élégance de mon architecture, ma légèreté et le caractère très géométrique de la construction. C’est pas pour m’envoyer des fleurs (ça pue et ça fane, aucun intérêt) mais c’est vrai que je suis beau avec mes quelque 1 000 poteaux blancs représentant à la fois la forêt de pins des Landes et les temples grecs. Sans parler de ma coursive découverte qui ceinture l’aire de jeu et permet aux spectateurs de faire le tour du stade sans obstacle et sans perdre de vue le terrain. Il faut dire qu’ils ont été bons mes architectes suisses Jacques Herzog et Pierre de Meuron. Dommage qu’on n’arrive pas à me remplir et que ce soit la grosse galère niveau voies d’accès… Mais bon, on ne peut pas tout avoir, regardez Louis II.
Adieu Jacques
La ville qui a vu naître ce bon vieux Marc Planus a décidé de ma construction pour pallier la vétusté de Jacques-Chaban-Delmas, ancien écrin du FCGB ouvert il y a une éternité en 1938. Le 23 mai 2015, les Girondins, mes petits protégés, ont joué leur premier match contre Montpellier. Un doublé de Rolan plus tard et mes petits gars l’ont emporté 2-1 (la réduction du score de Djamel ce Bakar est anecdotique).
Vous remarquerez que je ne parle pas de mon nom, c’est une cause de vexation. Franchement, qui voudrait être associé à ces deux zozos qui font de la pub ? Pas merci le concept du naming. Voilà, ça y est, je savais que je n’aurais pas dû en parler. C’est dur d’être moqué, vous savez.
Quoiqu’il en soit j’accepte le remontage de moral (mais pas les fleurs, cf plus haut), venez donc me remplir, j’ai 42 115 places. Parce que Bordeaux « La belle endormie », c’est bien joli mais ça ne s’applique pas chez moi !
Chez moi, on peut croiser : Pascal Obispo. Son père a joué dans les années 1950 sous les couleurs des Girondins de Bordeaux. Du coup, le mec qui a composé le générique de la série de TF1 Sous le soleil est un supporter assidu. Si jamais il vous manque, vous savez maintenant où le trouver.
On a pu voir : Si vous êtes amateurs de rugby, sachez que j’apprécie aussi ce sport de voyou soi-disant joué par des gentlemen. Il faut dire que Bordeaux n’est pas que la ville de Serge Lama et des can(n)elés, le ballon ovale y occupe aussi une place importante. C’est pour ça que j’ai accueilli deux demi-finales du Top 14 l’an passé : Toulon – Stade français (16-33) et Clermont – Stade toulousain (18-14). Multitâches que je suis.
Un match mémorable : Le 7 septembre 2015. Alors que Gloria Gaynor souffle 66 bougies (l’histoire ne dit pas si elle a réussi en une seule fois), les Bleus rencontrent la Serbie en match amical. Très à l’aise, Blaise Matuidi claque un doublé dont une reprise de volée du gauche des 20 mètres qui termine sous la barre. Score final 2-1, merci bonsoir.
Les affiches à venir :
Samedi 11 juin, à 18 heures : Pays de Galles-Slovaquie
Mardi 14 juin, à 18 heures : Autriche-Hongrie
Samedi 18 juin, à 15 heures : Belgique-Irlande
Mardi 21 juin, à 21 heures : Croatie-Espagne
Samedi 2 juillet, à 21 heures : Quart de finale
P.S. : Pas de bière chez moi, vin rouge only.