Lille est une ville merveilleuse et pas seulement parce qu’il y a pratiquement autant de bars que d’habitants, non. Lille est avant tout la cité qui a vu naître - entre autres - Charles de Gaulle, Félix Bollaert et Nicolas Hulot. T’imagines où en serait le monde aujourd’hui si la capitale des Flandres n’avait pas existé ? Pas de France libre, pas de stade à Lens, pas d’Ushuaia. Et puis surtout pas de moi, quoi ! Perso, je préfère ne pas y penser. Surtout que ma naissance n’a pas été facile, facile : permis de construire annulé, recours rejeté, je ne te raconte pas les complications… Mais finalement, après une première pierre posée en 2010, j’ai été inauguré en août 2012.
En forme de vaisseau translucide (y’a pas que le Barbier qui fume à Lille, y’a les architectes aussi), je suis recouvert d’un toit mobile qui peut être déployé en une demi-heure. Si c’est pas de la très grande classe, ça. Tiens d’ailleurs, en parlant de grande classe, ça me fait penser à Florent Balmont. J’ai toujours grand plaisir à accueillir mes petits protégés du LOSC. Et toi aussi, public.
Un stade caméléon
Doté de 50 186 places, j’ai pris mes quartiers à Villeneuve-d’Ascq et je me transforme au gré des événements. Un match de foot ou de rugby ? Bim, je me mets en configuration stade. Un concert ou une compétition en indoor ? Bam, j’évolue en Arena et je deviens une salle à part entière.
Initialement nommé Grand Stade Lille Métropole, j’ai été rebaptisé en hommage à l’ancien Premier Ministre et maire de Lille, Pierre Mauroy, mort le 7 juin 2013. Mais ça n’a pas plu à tout le monde. Certains supporters ont déclaré qu’ils continueraient à m’appeler « Grand stade » (ce qui n’est pas pour me déplaire, je l’avoue) ajoutant que Pierre Mauroy était tout sauf un amoureux du football.
Chez moi, on peut croiser : Martine Aubry. Une fois qu'on a dit ça, on a tout dit.
On a pu voir : de l’éclectisme. Mon premier concert ? Stars 80 avec Emile et Images, Jean-Luc Lahaye, François Feldman et consorts. Boum, bébé. La barre est haute, hein ? Et ben, j’ai fait mieux. J’ai reçu la sublime Rihanna (oui, on passe un peu du coq à l’âne, sans vouloir offenser personne) puis Patrick Bruel (et j’ai même pas attendu 10 ans avant de le revoir).
Evidemment, je ne serais pas un vrai stade si je n’avais pas eu mon baptême Johnny. J’ai donc allumé le feu avec le Taulier, c’était rock’n roll ou je n’y connais rien. Et comme la musique ne serait rien sans le classique (hashtag mélomane, t’as vu), l’Orchestre national de Lille est venu jouer le Boléro de Maurice Ravel et Carmina Burana de Carl Off. Depeche Mode a même failli venir mais les gars ont annulé leur concert le jour-même soi-disant il fait trop froid chez moi. Venant d’un groupe britannique, ça me fait doucement rigoler ! Chochottes.
J’ai aussi été le théâtre du record européen d’affluence pour un match de basket-ball. Oui, t’as bien lu. J’ai accueilli l’Eurobasket 2015 et rassemblé 26 922 spectateurs dans ma configuration Arena pour la demi-finale France-Espagne. Hélas, les mangeurs de tapas ont fini par nous croquer 80-75 (après prolongation) avant d'aller remporter la finale. Foutu Pau Gasol.
Un match mémorable : France-Jamaïque, le 8 juin 2014. Alors que Kanye West fête ses 37 ans en très grande pompe (au moins du 50), nos petits Bleus jouent leur dernier match de préparation avant le départ pour le Mondial au Brésil. Une ouverture du score signée Cabaye, trois doublés de Matuidi, Benzema, Griezmann et un but de Giroud, c’est ce que j’appelle du spectacle. Bon ok, c’était pas le Brésil en face et alors ? Au moins, la sélection tricolore est partie sereine. Et stronger.
Dimanche 12 juin, à 21 heures : Allemagne-Ukraine
Mercredi 15 juin, à 15 heures : Slovaquie-Russie
Dimanche 19 juin, à 21 heures : Suisse-France
Mercredi 22 juin, à 21 heures : Italie-Irlande
Dimanche 26 juin, à 18 heures : huitième de finale
Vendredi 1er juillet, à 21 heures : quart de finale