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Aux souvenirs que nous n’avons pas

Aux souvenirs que nous n’avons pas
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Le 27 juin 1984, nos parents se sont sûrement étreints, les plus fervents supporters ont peut être même versés une larme de joie. Il y a 32 ans la France remportait son premier titre footballistique face à l’Espagne. Un glorieux cliché à jamais en noir et blanc pour ceux de ma génération qui n’ont pu le vivre.

L’Euro 2016 approchant à grand pas, les classements, souvenirs et autres anecdotes au sujet de la première épopée victorieuse des Bleus ne cessent de fleurir. Parmi ses nombreux articles, l’un d’entre eux m’a particulièrement interloqué. Conclusion d’une longue série sur les meilleurs joueurs français de l’histoire, nos confrères de So Foot faisaient l’apologie d’un joueur que tout le monde connait : Michel Platini. Alors bien sûre, pas besoin d’avoir vu jouer le célèbre numéro 10 des Bleus pour connaître son palmarès, ses records, pas besoin d’avoir assister au sacre de 1984 pour reconnaître son talent et sa place de choix dans l’histoire. Pourtant, pour ceux qui comme moi sont nés après le 27 juin 1984, il y a fort à parier que le joueur de référence soit un autre numéro 10, un chauve à la classe folle et aux coups de têtes ravageurs. A chaque génération ses héros.

 Alors, comment appréhender ce passé, comment vivre ce que nous n’avons pas vécu ? Le monarchiste et écrivain français Antoine de Rivarol écrivait “La mémoire est toujours aux ordres du coeur.”. Si le héros de 1984, Michel Platini, tient une place aussi haute dans l’histoire de football français c’est bien plus pour les émotions qui l’a déclenché lors de l’Euro français que pour ses 9 buts dans la compétitions, que pour ses 3 ballons d’or consécutifs. Seulement, ma génération n’a pas eu la chance d’assister au premier sacre de l’Equipe de France, elle n’a pas eu la chance de voir de ses yeux béats Luis Arconada commettre une des maladresses les plus célèbres de l’histoire du football sur ce coup-franc de Platoche. Alors ma génération regarde les vidéos Youtube, se repasse en boucle le but d’Alain Giresse face à la Belgique, A défaut de vivre le moment, nous plongeons notre regard dans un passé qui ne nous appartiendra jamais mais que nous refusons d’ignorer.



 A 3 jours de France - Roumanie, match qui lancera le débuts des hostilités, il y a fort à parier que l’Euro 1984 sera dans de nombreuses têtes grisonnantes. Pour tout ceux là, cet Euro 2016 sera une occasion inespérée de se replonger dans de brillants souvenirs, de regarder la photo jaunie s’animer et reprendre vie. Pour nous, qui de 1998 gardons un souvenir impérissable et enfantin, la compétition sera une nouvelle aventure, pas un remake, mais bien une suite de ce film que nous nous repassons en boucle. Pour toi qui n’a pas eu la chance de connaître l’ivresse collective et l’union peut-être fictive mais si belle d’un peuple, le Championnat d’Europe sera l’opportunité de comprendre tes ainés et leur passion. Chaque spectateurs de cet Euro aura en lui une motivation, des souvenirs et des espoirs qui lui sont propres, pourtant, tous nous espérerons que, pour une fois, le grand homme politique Athénien Thucydides disait vrai et que « l’histoire est un perpétuel recommencement. ».

 

Bon Euro à tous.

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