Si vous cherchez trace d’une quelconque euphorie concernant l’Euro 2016 sur les quais de Genève, dans les paysages de carte postale de Lugano ou dans la folie de la pimpante Zurich, passez votre chemin. Le débordement d’enthousiasme n’est pas dans la culture suisse, surtout en ce qui concerne le football. Participer à une grande compétition n’est plus un événement « C’est la sixième compétition sur les sept dernières pour les Suisses, explique Florian Müller, spécialiste de la Nati pour le quotidien romand Le Matin. Les gens sont plus habitués et ont évidemment plus d’attentes. » En d’autres termes, la Suisse - qui a participé à toutes les sorties internationales depuis 2004 à l'excepetion du dernier Euro - ne peut désormais s’attendre à soulever les foules au pays qu’en cas de grosse performance en France. Et à quoi s’attend un public qui ne dispose d’une équipe régulière sur le plan international que depuis 12 ans ? Etonnammet ou pas, à mieux qu’un huitième de finale. Maintenant que les partenaires de Xherdan Shaqiri se sont installés parmi les grands, ils doivent progresser. Hélas, pas sûr que ce soit pour cet été. « La Suisse va passer en huitièmes de finale mais difficile d’aller plus loin», affirme Florian Müller avant de préciser que c’est la défense centrale – principalement – qui l’inquiète.
Une Suisse difficile à lire
Pourtant, quand on regarde son onze de départ, l’équipe de Suisse apparaît fringante. Alliant joueurs confirmés, jeunes pousses et vieux briscards, la sélection paraît équilibrée sur le papier. Le peu apprécié par la presse Vladimir Petkovic a donc malgré tout plutôt bien géré sa sélection, se faisant remarquer principalement pour l’éviction du milieu de Leicester Gökhan Inler au profit de jeunes pousses comme le méconnu Denis Zakaria, 19 ans, joueur de Berne. « C’est un petit OVNI, nous raconte Florian Müller au sujet de ce nouveau venu. Un petit joueur, un petit mec porteur de promesses. Mais il ne faut pas le voir comme le successeur d’Inler. » Dans cette équipe de Suisse, on retrouve aussi les stars que sont Xherdan Shaqiri et Granit Xhaka, transféré vers Arsenal pour 45 millions il y a quelques jours. « Si la Suisse veut bien figurer comme en 2014, elle devra compter sur Shaqiri. Sa situation est bien meilleure en juin 2016 qu’auparavant. Xhaka quant à lui sera autrement plus attendu car les Suisses n’ont jamais eu le sentiment de voir le soi-disant grand joueur. » La Suisse est-elle armée pour s’éviter une mauvaise surprise en début de tournoi contre l’Albanie ? « La Suisse a les moyens de battre les Albanais mais rien ne dit qu’elle ne va pas se prendre les pieds dans le tapis. » Le programme d'Helvètes toujours imprévisibles leur propose en tout cas les Aigles puis la Roumanie comme premiers matchs. Il va sans dire qu’ils jouent leur Euro sur ces rencontres. Mais attention, le match contre les Bleus - le dernier des poules - n’a rien d’anecdotique car « jouer la France, notre voisin, est toujours spécial. » Les Suisses, peu sûrs d'eux, seraient dans tous les cas bien avisés de se qualifier avant de retrouver les Tricolores à Lille, le 19 juin prochain.
A quoi peut prétendre la Suisse ?
Une fois encore, la Suisse se retrouvera sur la route de l’équipe de France. Alors qu’elle démarre sa compétition cet après-midi contre l’Albanie, l’Europe du foot reste dubitative sur son niveau tant elle divise les observateurs. La Nati est-elle encore sur une pente ascendante ou bien connait-elle une fin d’époque dorée ? Eléments de réponse.
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