Deschamps est pragmatique
Malgré les changements effectués lors des deux dernières rencontres des Bleus, le sélectionneur devrait sans surprise aligner dimanche contre l'Irlande (15h) l’équipe qui a débuté le tournoi face à la Roumanie. Ce onze tient la corde depuis le début de la préparation. Après le dernier rassemblement de mars, il a fallu s’adapter au cas particulier Benzema et aux différentes blessures de certains cadres. Désormais, le groupe est établi avec une hiérarchie bien claire dans l’esprit des joueurs.
La défense n’a pas bougé
Depuis la blessure de Varane, la défense tricolore est la même. Face à la Suisse, Deschamps décide de conserver les quatre titulaires (Evra, Koscielny, Rami, Sagna) pour continuer de créer des automatismes. Malgré les difficultés d’adaptation d’Adil Rami et les performances pas toujours convaincantes de Patrice Evra, le sélectionneur ne touche pas à ce secteur. Il le fera seulement en cas d’obligation, et c’est bien l’inquiétude principale. Avertis contre la Suisse, Koscielny et Rami sont désormais sous la menace d’une suspension en cas de second carton jaune en huitièmes ou en quarts de finale (on efface les ardoises ensuite). Le manque d’expérience d’Umtiti et l’absence de garanties offertes par Mangala posent problème pour le staff des Bleus. Mais nous n’en sommes pas là…
Pogba et Matuidi malgré tout
Au milieu de terrain, seul N’golo Kanté donne entière satisfaction depuis le début de la compétition. Même si Cabaye a fait un bon match contre la Suisse, le joueur de Leicester est incontournable au poste de sentinelle. Devant lui, Pogba et Matuidi sont loin d’être à leur meilleur niveau. Pour le milieu de la Juve, le problème est psychologique. A trop vouloir briller, il oublie parfois le collectif et c’est ce que lui reproche Deschamps. Après l’épisode du bras d’honneur face à l’Albanie (remplaçant au coup d’envoi), Pogba s’est repris face à la Suisse, mais il est capable de faire beaucoup mieux. Il devrait tout de même débuter contre l’Irlande tout comme Blaise Matuidi. Lui aussi peine à retrouver son meilleur niveau. Le bon match de Moussa Sissoko contre les Helvètes a soulevé le débat d’une possible titularisation à la place du milieu parisien pour la suite de la compétition. Mais n’oublions que Deschamps a fait de Matuidi le vice-capitaine de l’équipe de France. Il garde toute sa confiance et sera sans doute aligné dimanche.
Payet a gagné sa place, Griezmann conserve la sienne
S’il y en a bien un qui a gagné sa place sur le terrain, c’est Dimitri Payet. Pas forcément prévu dans le groupe des 23 au mois de mars, l’attaquant de West Ham a mis tout le monde d’accord depuis. Il n’en finit plus d’impressionner et est le meilleur Français depuis le début de la compétition. De l’autre côté, Antoine Griezmann est moins en vue. Un problème de fraîcheur physique pour certains, une question tactique pour d’autres. En effet, lors de sa longue et bonne saison avec l’Atlético Madrid, le natif de Mâcon a évolué dans l’axe de l’attaque. Le 4-4-2 de Simeone est différent du 4-3-3 de Deschamps et Griezmann n’a donc pas les mêmes repères sur son côté. Quoiqu’il en soit, son talent est indéniable. C’est lui qui a débloqué la situation contre l’Albanie et on voit mal le sélectionneur se priver d’un tel joueur, même si le jeune Kingsley Coman pousse fort derrière.
Giroud incertain ?
A la pointe de l’attaque, Olivier Giroud s’est imposé. Il reste sur 8 buts lors des 10 derniers matchs. Mardi, il n’a pas participé à la séance collective et est resté au soin. Il devrait cependant tenir sa place dimanche et reste le numéro 1 dans la tête de Deschamps pour la suite de la compétition.
Sans surprise, voici la composition probable de l’équipe de France pour son huitième de finale face à l’Irlande :
Lloris (cap.) - Sagna, Rami, Koscielny, Evra - Kanté, Pogba, Matuidi - Griezmann, Giroud, Payet