La France ne convainc toujours pas
L’Euro a débuté depuis maintenant 18 jours et les Bleus ont disputé quatre matches. Quatre oppositions face à des adversaires au niveau moyen voire faible (Roumanie, Albanie, Suisse, Irlande). Cependant, l’équipe de France n’a toujours pas convaincu qu’elle pouvait réellement avoir les moyens de remporter le trophée Henri-Delaunay et, malgré sa présence en quarts de finale, affiche toujours un niveau de jeu globalement décevant. Entre des défenseurs fébriles, des milieux de terrain en plein doute et des attaquants inconstants, les Bleus n’ont pas encore trouvé la bonne recette. Si, sur quelques bribes de matches, les Tricolores ont montré qu’ils possèdent des qualités certaines et des atouts à faire valoir, ils ne tiennent pour l’instant pas encore de match référence capable de leur montrer la marche à suivre. Pourtant, le temps presse. Leur prochain adversaire se nomme l’Islande, une formation qui est à leur portée même si sa victoire face à l’Angleterre démontre que les Bleus peuvent s’attendre à une opposition compliquée. Mais, en cas de victoire, la France retrouverait l’Allemagne ou l’Italie en demi-finale, avant de croiser peut-être la Belgique en finale. Des adversaires beaucoup plus relevés que ce qu’ils ont connu jusqu’à maintenant. Bref, Didier Deschamps ne dispose plus de beaucoup de temps pour trouver la recette gagnante. Celle qui doit emmener l’équipe de France sur le toit de l’Europe le 10 juillet prochain.
L’Espagne, la Croatie et l’Angleterre out
Le début de la phase à élimination directe n’a pas été un long fleuve tranquille pour les grosses écuries. En effet, trois favoris de la compétition sont restés sur le carreau dès les huitièmes de finale ! La Croatie, tout d’abord, éliminée dans les dernières minutes des prolongations par une faible équipe du Portugal (0-1). Une énorme déception tant les Croates avaient impressionné au premier tour, notamment face à l’Espagne (2-1). La Roja justement, qui ambitionnait de décrocher un troisième Euro de rang, est tombée de haut face à l’Italie pragmatique de Conte (0-2). Alors que cet objectif paraissait réalisable au vu de leur niveau de jeu affiché lors du premier tour, les Espagnols se sont cassés les dents sur une Squadra Azzura diablement réaliste et efficace dans les zones de vérité. Et que dire de l’Angleterre ? Tristement éliminés par la surprenante équipe d’Islande (1-2), les Three Lions laissent un goût très amer à leurs supporters qui se rappelleront longtemps de cette semaine. Malgré une équipe jeune et très séduisante lors des phases de qualification, qui laissait espérer qu’elle pouvait enfin remporter un titre après la Coupe du Monde 1966, c’est encore raté pour la Perfide Albion.
La montée en puissance de l’Allemagne et de la Belgique
Si le début de la phase à élimination directe n’a pas permis à tous les gros annoncés de franchir un palier, deux d’entre eux ont en revanche fait sensation : l’Allemagne et la Belgique. Les hommes de Joachim Löw sont venus à bout de la Slovaquie sans forcer (3-0) et ont impressionné par leur maîtrise collective. Surtout, eux qui étaient critiqués pour leur faiblesse offensive lors du premier tour ont répondu présent en huitièmes en inscrivant trois buts. Mario Gomez, buteur pour la deuxième fois consécutive, semble avoir conquis sa place au poste d’avant-centre alors que Julian Draxler a impressionné (1 but et 1 passe décisive). Dans le même temps, la Mannschaft a confirmé sa solidité défensive, elle qui n’a toujours pas encaissé le moindre but dans ce tournoi. Finalement, la seule ombre au tableau se nomme Thomas Müller, dont le compteur buts reste désespérément vierge lors de cet Euro. La Belgique, de son côté, a corrigé la Hongrie (4-0) et confirme sa montée en puissance amorcée après la défaite face à l’Italie lors du premier match (0-2). Les Diables Rouges pourront en tout cas compter sur un Eden Hazard resplendissant (1 but et 1 passe décisive face aux Hongrois).
L’affirmation de l’Italie
Beaucoup critiquée avant le début de tournoi, qualifiée à plusieurs reprises de « pire équipe d’Italie de l’histoire », la Nazionale a fait taire ses (nombreux) détracteurs d’une force sensationnelle. Après une victoire que personne n’attendait face à la Belgique (2-0), les Italiens ont confirmé face à la Suède (1-0) et obtenu la première place du groupe E. Alors qu’elle pouvait s’attendre au pire en héritant de l’Espagne en huitièmes, la Squadra Azzura a décroché une victoire toute en maîtrise (2-0). Depuis le début de l’Euro, l’Italie ne cesse d’impressionner par sa qualité défensive, son organisation tactique sans faille et son réalisme offensif. À tel point qu’en quelques jours, elle est passée du statut d’outsider à celui de prétendant crédible à la victoire finale. Le fruit du travail de Antonio Conte, qui entraînera Chelsea la saison prochaine, et qui a démontré à toute l’Europe qu’il fait partie de l’un des meilleurs entraîneurs du Vieux Continent. Sa sélection retrouvera l’Allemagne en quarts, avant peut-être la France en demi-finale et (encore) la Belgique en finale. Un sacré programme. Mais comme elle l’a montré depuis le début du tournoi, rien ne fait peur à cette Nazionale.
Islande, pays de Galles, Pologne : le trio inédit
C’est LA sensation de ces huitièmes de finale. Hier soir, L’Islande a réalisé la prouesse de se qualifier pour les quarts de finale de l’Euro en terrassant l’Angleterre à Nice (2-1). Un véritable exploit pour ce pays de 320 000 habitants qui compte à peine 20 000 licenciés, dont seulement 100 professionnels ! Pour le tout premier Euro de son histoire, l’Islande est en train de placer la barre très haut en réalisant un parcours fabuleux. Au prochain tour, les Islandais se dresseront face à la France dans un match de tous les dangers pour les Bleus. Autre équipe à avoir créé la surprise : le pays de Galles. Même si les partenaires de Gareth Bale partaient favoris face à l’Irlande du Nord (dont ils ont disposé sur le score de 1-0), personne ne s’attendait à les voir atteindre ce stade de la compétition avant le début de l’Euro. Tout comme l’Islande, les Gallois disputeront un quart de finale, face à la Belgique, pour leur tout premier Euro. Enfin, la Pologne s’apprête elle aussi à découvrir ce stade de la compétition après sa victoire aux tirs au but face à la Suisse (1-1, 5-4 TAB). Sur les huit équipes qualifiées pour les quarts de finale, trois vont donc découvrir ce niveau. Ce qui promet un sacré vent de fraîcheur et (peut-être) de nouvelles surprises…
Bilan des huitièmes de finale :
Suisse 1-1 Pologne (4-5 TAB)
Pays de Galles 1-0 Irlande du Nord
Croatie 0-1 Portugal
France 2-1 Irlande
Allemagne 3-0 Slovaquie
Hongrie 0-4 Belgique
Italie 2-0 Espagne
Angleterre 1-2 Islande