Il est très rare que les Bleus finissent une rencontre avec le schéma tactique de départ. Lors du premier tour, le sélectionneur alterne souvent entre le 4-3-3 et le 4-2-3-1. Face à l’Albanie, c’est Paul Pogba qui a fait les frais de l’utilisation de ce système à deux milieux et quatre attaquants. Mais il rentre en jeu dès la pause et Deschamps revient à son 4-3-3 de base. On pense alors que c’est la fin du 4-2-3-1, mais c’est dans cette organisation que les Bleus se réveillent face à l’Irlande en huitièmes de finale. Kanté sort au profit de Coman et laisse donc Matuidi et Pogba se charger du milieu de terrain. Payet à gauche, Coman à droite, Griezmann dans l’axe et Giroud en pointe.
Le 4-4-2 entre dans la danse
Avec cette organisation, l’attaque de L’Equipe de France renaît et notamment Antoine Griezmann. Il claque les deux buts de la qualification et se retrouve sans cesse en position de marquer. Son entente avec Giroud est flagrante. Ils sont bien aidés par Payet et Coman qui exploitent parfaitement la profondeur sur leur côté respectif. Au final, on se retrouve presque avec un 4-2-4 sur le terrain. Une tactique inventée en 1954 par les Hongrois de Puskas et reprise ensuite par le Brésil de Pelé avec la réussite que l’on connaît. En effet, Griezmann ne se positionne pas en meneur de jeu mais bien en attaquant, en retrait de Giroud. Il retrouve alors un poste qu’il occupe à l’Atlético Madrid et semble beaucoup plus à l’aise que sur son côté. Débarrassé de ses obligations défensives, il exprime librement son talent et amène constamment le danger sur la défense adverse.
S’adapter à Griezmann ?
Même si la meilleure seconde période des Bleus est due pour certains à un manque de fraîcheur physique des Irlandais, le changement tactique a tout de même inversé la tendance et permis la qualification. Deschamps doit-il composer une équipe en fonction du positionnement de Griezmann ? C’est toute la question. S’il veut garder son trio au milieu de terrain (Kanté-Matuidi-Pogba), le sélectionneur peut mettre en place un 4-4-2 en losange, appelé aussi axial. Comme son nom l’indique, l’axe est privilégié, avec Payet dans un rôle de meneur de jeu derrière Griezmann et Giroud. Mais pour continuer d’exploiter la profondeur, le 4-4-2 classique semble être le mieux adapté. On retrouve donc le même onze qui a fini le match contre l’Irlande, avec Payet à gauche et Coman à droite du duo Pogba-Matuidi au milieu, puis Griezmann et Giroud en attaque. Un « 4-2-3-1 adaptable » en fonction du positionnement de Griezmann. Mais pas sûr que Didier Deschamps se prive d’une sentinelle devant la défense. Un poste où Kanté excelle depuis le début de la compétition. Suspendu pour le prochain match contre l’Islande, Yoan Cabaye a largement le niveau pour assurer l’intérim.
Voilà donc les deux compositions probables pour le quart de finale face à l’Islande :
(4-3-3) : Lloris - Sagna, Koscielny, Umtiti, Evra - Cabaye, Pogba, Matuidi - Griezmann, Giroud, Payet.
(4-4-2) : Lloris - Sagna, Koscielny, Umtiti, Evra - Coman, Pogba, Matuidi, Payet - Griezmann, Giroud.