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L’Islande est-elle une bonne nouvelle pour les Bleus ?

L’Islande est-elle une bonne nouvelle pour les Bleus ?
Paul Pogba, milieu de l'Equipe de France (Icon Sport)

De l’avis de beaucoup, tomber sur la surprenante équipe d’Islande en quart de finale équivaut à du pain béni pour nos Tricolores. Pourtant, les Scandinaves présentent quelques caractéristiques qui peuvent mettre à mal les espérances françaises. Explications.

Evidemment, l’Islande n’est pas l’Angleterre. Sans revenir sur les chiffres qui ont énormément circulé depuis leurs premiers matchs dans cet Euro 2016, les Scandinaves disposent d’un vivier national bien moins important que les cadors européens, et donc logiquement d’un déficit de potentiel tactique et technique. Les tops joueurs islandais que nous connaissons le mieux évoluent dans des équipes de seconde zone, Gylfi Sigurdsson à Swansea et Kolbeinn Sigthorsson au FC Nantes pour ne citer qu’eux. Alors face aux stars anglaises de la Premier League, il y a tout un monde, que les Islandais ont réussi à combler. Les Three Lions, ultra-favoris de ce huitième et candidats au sacre final, se sont donc faits manger par la petite Islande. De quoi relativiser sur la prétendue facilité du quart de finale pour les Français. On l’entend souvent, Didier Deschamps aurait une chance monstre. Si l’on compare au parcours de l’Italie, qui a hérité des Belges en poule puis de l’Espagne et de l’Allemagne, on peut se dire qu’effectivement le chemin des Bleus est plus aisé. Pourtant, ce quart de finale a tout d’un traquenard, demandez plutôt aux Anglais.

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La France et les défenses, c’est problématique

Pourtant très prolifique lors de ses matchs amicaux pré-Euro, conclus avec la bagatelle de 13 buts en 4 matchs (mars et mai-juin), l’équipe de France est à la peine dans son propre Championnat d’Europe. Son centre de gravité s’est déplacé vers sa ligne offensive, mais cette dernière éprouve des difficultés face aux défenses regroupées qu’elle a du affronter depuis le début de la compétition. Les Bleus ont ainsi bataillé sec pour l’emporter face à la Roumanie (2-1), ont du attendre les dernières minutes et des éclairs de Rami (!) et Payet contre l’Albanie, et se sont presque faits peur contre l’Irlande en huitième. Et contre la Suisse, réputée plus joueuse, les Français ne sont pas parvenus à trouver la faille, certes avec une équipe renouvelée. Impeccable dans son placement tactique et impitoyable en défense contre l’Angleterre, l’Islande semble dès lors être un adversaire difficile pour les Tricolores. D’autant plus que faire le jeu et s’occuper de la possession n’est pas dans l’ADN de cette France-là, qui préfère jouer plus direct et verticalement. Didier Deschamps a cependant répondu en partie à cette difficulté en modifiant son schéma tactique contre l’Irlande. Griezmann trop bridé à droite ? Pas de soucis pour la Dech’, qui a lâché les rênes de son poulain en le replaçant comme second attaquant derrière Olivier Giroud, ce qui lui a permis d’endosser ce rôle de leader offensif. De quoi reconduire le 4-4-2 face aux Scandinaves ?

Si les lignes arrière islandaises sont rodées, celles de l’équipe de France le sont beaucoup moins. Avec les forfaits que l’on connait intervenus avant le début de la compétition (Varane, Sakho, Mathieu et dans une moindre mesure Zouma), les suspensions de Rami et Kanté pour ce quart de finale apparaissent problématiques. Peut-être moins pour le poste de sentinelle, Cabaye ayant prouvé contre la Suisse qu’il était plus qu’un simple recours. Mais pour la charnière centrale, c’est une autre histoire. La paire Koscielny-Rami n’était pas forcément toujours très rassurante mais se construisait des automatismes match après match. Mangala ou plus vraisemblablement Umtiti auront fort à faire pour ne pas céder aux contres bien menés des Islandais et surtout à leur présence physique très pesante.

L’Islande n’a rien à perdre, et c’est bien le problème

Sortir des poules était déjà un exploit en soi. Eliminer l’Angleterre en huitième de finale en était un autre, encore plus retentissant. Quoi qu’il se passera le 3 juillet, l’Islande et ses héros auront fait mieux que réussir leur Euro. Ils seront entré dans l’Histoire, celle avec un grand « H », du Championnat d’Europe et du football. Les joueurs du petit pays nordique n’ont donc rien à perdre dans ce tournoi. Ils n’avaient rien à perdre contre les Anglais, et c’est donc avec leur cœur que les coéquipiers de Gunnarsson ont mordu dans le ballon et ont répondu présent à chaque instant jusqu’au coup de sifflet final. Solidarité et discipline ont été deux maitres-mots de leur succès contre les hommes de Roy Hodgson, et ils le seront encore contre la France. Car les Islandais ont d’ores et déjà rempli leur part du contrat et tout n’est plus que du bonus. A contrario, les Bleus évoluent chez eux, devant leur public. C’est « leur » Euro. Alors sortir en quart de finale contre la petite Islande serait un échec, qu’ils demandent aux Anglais s’ils en doutent encore. Et lorsque l’on se rappelle la fébrilité avec laquelle nos Tricolores ont débuté la compétition contre la Roumanie puis leur huitième face à l’Irlande, on espère que la pression ne sera pas encore une fois un fardeau sur leurs épaules. La voie des demi-finales semble promise aux Bleus, mais il leur faudra assumer leur statut de favori. Alors, l’Islande est-elle une si bonne nouvelle pour la France ? Réponse le 3 juillet aux alentours de 23h.

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