L’action de la rencontre
On joue la 85ème minute d’un quart de finale très serré et un poil ennuyeux. Alors que Portugais et Polonais ne trouvent pas la faille, Joao Moutinho, sorti du banc, envoie une passe en profondeur parfaite qui surprend la défense de fer polonaise. A la réception et parti en position licite, Cristiano Ronaldo tente une reprise pour tromper Fabianski à bout portant mais manque étonnamment le ballon. Incroyable pour le triple Ballon d’Or puisqu’il avait à portée de crampons un but tout fait et surtout une qualification directe vers les demies pour les siens. Heureusement pour lui, la séance de tirs au but finale sourira aux siens.
Au cœur du match
Mais que restera-t-il de l’Euro des Portugais ? Poussifs, les partenaires de Ricardo Quaresma n’ont toujours pas gagné dans le temps réglementaire. Ce soir, ils n’ont pas gagné tout court, ils s’en sont remis à une erreur de Jakub Blaszkzykoswky et à une séance de tirs au but parfaite de leur part pour s’inviter en demis. Lors du précédent match du Portugal – contre la Croatie - il avait fallu attendre la 117ème minute pour voir non seulement un but mais surtout la première frappe cadrée d’une rencontre imbuvable. Heureusement, pour le spectacle, les Polonais avaient des velléités offensives concrétisées d’entrée par Robert Lewandowski. Attendu au tournant car il n’avait pas encore scoré dans cet Euro, le buteur du Bayern Munich se met en évidence au bout de deux minutes en concrétisant un centre de Kamil Grosicki venu de la gauche. D’une reprise sèche du droit, résistant au retour de William Carvalho, Robert pulvérise Rui Patricio en le battant sur sa droite. Devant au score, la Pologne met les Portugais sous pression. Ces mêmes Portugais qui partent à l’abordage mais font preuve de maladresse face à des Aigles blancs joueur en leur laissant trop de latitude sur contres. Arkadiusz Milik et consort sont ainsi menaçants à chacune de leurs incursions dans le camp lusitanien.
Une égalisation...puis plus rien ou presque
Paradoxalement, c’est en resserrant un peu plus les rangs que les hommes de Fernando Santos vont trouver la faille. Le sélectionneur portugais s’était laissé convaincre par l’énergie communicative de sa jeune pépite Renato Sanches, 18 ans, lors de ses premières apparitions. Et sa titularisation du soir aura été un excellent choix. D’un une-deux astucieux avec Nani, le futur joueur du Bayern Munich se retrouve en position de frappe et envoie une mine du gauche qui, ricochant sur Grzegorz Krychowiak, épouse une trajectoire idéale pour tromper Lukasz Fabianski malgré son plongeon. De retour aux vestiaires avec ce score de parité, le Portugal n’a paradoxalement rien proposé de spécial. Et alors que deux buts dans le premier acte laissent présager d’une deuxième période enlevée, il n’en est rien. Outre une frappe flottante de Cédric, c’est l’ouverture parfaite de Pepe pour un Cristiano Ronaldo maladroit qui retient l’attention. Côté polonais, seule une reprise – légère – de Milik devant Pepe vient faire un temps soit peu trembler le camp lusitanien. D’un côté comme de l’autre, les défenses prennent le pas sur les attaques, ce qui n’est malheureusement pas sans rappeler les sorties de deux formations lors des huitièmes de finale. La prolongation n’offre rien à se mettre sous la dent. Ne restent que les tirs au but où les Polonais auront vécu ce qu’ils ont infligé aux Suisses au tour précédent. Vainqueurs 5-3, les Portugais retrouvent une fois encore les demies de l’Euro où ils affronteront le Pays de Galles ou la Belgique, qui ont déjà gagné, eux.
L’homme phare de la rencontre : Pepe
Il n'y a pas vraiment de joueur qui se soit distingué ce soir. Mais par sa hargne et sa légendaire combativité, Pepe, à l'image de l'Euro, s'est montré dur sur l'homme. Malgré une petite alerte face à Milik, le joueur du Real s'est montré à son avantage et a su museler Lewandowski après son but. Avec un Pepe dans cette forme-là, le Portugal peut rêver de gagner l'Euro, même sans gagner un match.
Le taux de régalade : 3,5/10
Vu la prestation des Lusitaniens lors de leur dernière sortie dans cet Euro, on était on ne peut plus inquiets. Le but express de Lewandowski avait ouvert les débats de façon idéale mais rapidement, le spectre croate est revenu planer sur Marseille. A l’égalisation de Renato Sanches à la demi-heure de jeu est venu s’inviter un certain ennui qui accompagne trop souvent les matchs du Portugal dans cet Euro. Même la séance de tirs au but aura manqué de suspense. Malgré des matchs insipides, les Lusitaniens seront encore là la semaine prochaine. Une excellente nouvelle pour le football portugais, moins bonne pour le spectacle. A moins que...