L’action de la rencontre :
L'équipe de France a rendez-vous avec l'Allemagne et pour passer l'obstacle islandais, elle y aura mis la manière. En cela, difficile de trouver une action à faire ressortir mais pour vous combler, on va faire un effort. Alors que la pause se profile et que les Bleus mènent déjà 3-0, Paul Pogba relance depuis son camp et trouve Olivier Giroud sur sa route. Le joueur d'Arsenal, pivot suprême, dévie en talonnade dans la profondeur et met la défense islandaise sur les rotules. Lancé dans la profondeur, Antoine Griezmann scelle la victoire des Bleus en piquant le cuir au-dessus d'un portier scandinave laissé à l'abandon. 4-0 ! Bien qu'accrocheurs, les Islandais ne reviendront évidemment pas.
Au cœur du match :
Ils étaient fiers sur leur drakkar, l’âme conquérante, prêts à faire ressurgir de l’Histoire leurs plus vaillantes épopées. Mais comme en 885 au temps de Charlemagne, le siège de Paris par les vikings ne se sera pas éternisé. La faute à une bande de Francs ultra-appliqués à défendre le royaume. Au IXème siècle, le tribut versé était de sept-cent livres d’argent. Ce soir, pour l’Euro 2016, il aura été de 5 buts et ces si sympathiques envahisseurs islandais n’en demandaient assurément pas plus. Certes, longtemps, on aura cru à un duel serré entre les tombeurs des Anglais au tour précédent et les hôtes du tournoi forcément en proie à la pression du succès. Il n’en aura rien été. Rattrapés à la fois par l’enjeu et plus probablement par leurs limites, les Islandais n’auront pas existé dans l’antre dyonisien. Les têtes blondes de certains et leurs cheveux agités par l’air comme les voiles d’un drakkar et les barbes affûtées des autres sous leurs mâchoires crispées rentrent finalement au pays avec une valise pleine de souvenirs. Et malheureusement, pleine de buts.
Les Bleus jettent un froid
Pour contrer la conquête du Nord, Didier Deschamps a innové sa tactique, convaincu par le renversement des farfadets irlandais par ses troupes lors des huitièmes de finale. Une tactique plus offensive en 4-2-3-1 avec notamment Moussa Sissoko aligné à droite attend ainsi les sélectionneurs de l’Islande Lars Lagerbäck et Heimir Hallgrimsson. En réponse, ces derniers, droits dans leurs souliers, ne font rien sortir de spécial de leur casque à cornes. L’Islande surfe sur ses convictions et navigue à vue en début de rencontre. Les enchainements sont bons mais le nordik impact n’est pas au rendez-vous comme précédemment. Laissant les Français trop libres de leurs mouvements, les Islandais encaissent un premier but avant le quart d’heure de jeu en laissant Olivier Giroud filer dans leur dos sur un service de Blaise Matuidi. L’attaquant d’Arsenal conclue en faisant filer le ballon entre les guiboles d’Halldorsson. La déferlante commence alors sur l’armée du Nord. Battue dans la plupart des duels, elle laisse la tête de Paul Pogba lui infliger le coup de grâce sur corner. Le coup de grâce ? Oui, car elle ne s’en relèvera pas. Pire, elle s’écroulera davantage, terrassée par la fougue tricolore.
L'Islande la tête haute
Sûre d’elle, l’équipe de France laisse l’Islande jouer par intermittence. Pour mieux la prendre à revers. Elle choisit la fin de la première période pour faire couler le navire. Etourdie par les enchainements des fantassins français, l’équipe scandinave laisse Griezmann et Payet combiner et encaisse le 3-0 sur une frappe mollassonne mais chirurgicale de la star des Hammers. Dans la foulée, Olivier Giroud envoie Grizou sur orbite d’une talonnade bien sentie. La vitesse et la balle piquée de l’ancien joueur de la Real Sociedad font le reste. A 4-0, la France est sur son nuage, la qualif’ dans sa besace. Elle revient finir le travail lors du deuxième acte en relâchant sans surprise son étreinte. Le Nantais Sightorsson en profite pour sauver l’honneur devant le novice Umtiti et rappeler qu’on ne remporte pas une bataille sans y laisser des plumes. Fort heureusement, le soldat Giroud vient éteindre le semblant de réveil scandinave en plantant sa tête sur un coup-franc magique de Payet. La mort islandaise se veut au final presque latente en fin de match tant les partenaires de Birkir Bjanarsson continuent à mettre du cœur à l’ouvrage afin de finir la tête haute. La fierté des gars du Nord. Dans un final à son aise, Didier Deschamps en profite même pour affiner son groupe en rappelant Giroud-man-of-the-match et Laurent Koscielny menacés d’une suspension. La raison peut-être du deuxième but islandais arrivé sur un centre qui rappelle vaguement la Suisse en 2014. Un petit coup de froid sur la prestation des Bleus qui ne vient cependant pas occulter la glorieuse vérité : les Bleus sont en demi-finales après un match glacial où ils retrouveront l'Allemagne pour un choc qui s'annonce cette fois bouillant.
L’homme phare de la rencontre : Olivier Giroud
De manière générale, l'équipe de France aura livré une partie de haute volée d'un point de vue offensif. Mais s'il est un joueur à faire ressortir dans le triomphe contre l'Islande, c'est bien Olivier Giroud. Le joueur d'Arsenal a tout changé en ouvrant le score, en lançant Griezmann sur le quatrième but et en faisant retomber la pression de la tête après la réduction du score des Nordistes. Deux buts et une passe décisive en plus dans son escarcelle envoient Giroud au sommet des stats de l'Euro 2016. Trois buts, trois passes décisives. Merci. Au revoir.
Le taux de régalade : 9/10
Franchement, quelle partie ! Les équipes n'ont pas forcément brillé dans le jeu - enfin surtout l'Islande - mais qui se plaindra du rythme et du nombre de pions inscrits ? Avec sept buts, le dernier quart de finale de l'Euro 2016 aura été le match le plus prolifique de la compétition. Les Bleus qui déroulent, Giroud qui rayonne, les Islandais qui s'offrent un ultime baroud d'honneur en réduisant deux fois l'écart auront rythmé la partie. On ne se sera jamais ennuyé et on aura suivi avec passion la fin de l'aventure islandaise dans cet Euro. Vivement Allemagne-France !