Une préparation compliquée
Dès l’annonce de la non-sélection de Karim Benzema pour l’Euro 2016, l’équipe de France entre en compétition. Nous sommes le 13 Avril et Didier Deschamps vient de mettre fin au suspense. L’affaire de la sexe-tape de Mathieu Valbuena alimente les débats depuis déjà quelques mois. On ne va pas refaire l’histoire mais les déclarations de certains (Cantona, Debbouze…) et de Benzema lui-même (il déclare que Deschamps a cédé face à la pression d’une partie raciste de la France seulement 9 jours avant le début de la compétition) provoquent des polémiques aux accents politiques dans un contexte social Français tendu. Jusqu’au 10 juin, date du premier match de l’Euro, le groupe France (et notamment le sélectionneur) se confronte à la pression médiatique qui perturbe la préparation. Une situation plutôt bien gérée par Deschamps qui fait preuve d’un mental d’acier (maison taguée du mot « raciste », attaque de Cantona dans la presse…). Mais il doit se confronter à d’autres problèmes.
Les blessures
Les forfaits s’enchaînent pendant la préparation, notamment dans le secteur le plus fragile de l’équipe de France, la défense. Varane, Mathieu, Debuchy, Trémoulinas sont blessés et Sakho est suspendu. Deschamps doit composer dans l’urgence une nouvelle charnière et appel Adil Rami peu de temps avant le match face à la Roumanie. Lassana Diarra quitte également le groupe après la première rencontre de préparation face au Cameroun. Le 10 juin, beaucoup de cadres de l’équipe sont absents et le secteur défensif est décimé. Heureusement, les « remplaçants » assurent et le sélectionneur réussit tout de même à construire une équipe qui tient la route.
La France aime jouer à domicile
Les relations entre le public Français et son équipe nationale sont paradoxales. Après les polémiques, certains joueurs sont sifflés pendant la préparation. Les très nombreux potentiels sélectionneurs Français manifestent leur mécontentement après l’annonce de la liste des 23 en sifflant les « indésirables ». L’absence de Benzema ne fait pas que des heureux. Olivier Giroud est copieusement pris à partie avant le match face au Cameroun, à Nantes. 2 matchs et 2 buts plus tard, il est acclamé. Souvenons-nous qu’en 1998, la presse se montre particulièrement violente envers les Bleus d’Aimé Jaquet avant le début du Mondial. Mais il suffit d’une victoire en ouverture pour que l’histoire d’amour commence. Au final, l’équipe de France est redoutable chez elle. Si elle s’impose dimanche, elle remportera son 3ème trophée consécutif à domicile. Une stat qui ne trompe pas.
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L’Allemagne est vaincue
En battant l’Allemagne, les Bleus ont fait taire les mauvaises langues. Il fallait une victoire d’envergure aux hommes de Deschamps pour prouver et SE prouver qu’ils sont au niveau. Jusqu’au quart de finale, les équipes rencontrées ne représentent pas le top-niveau Européen, sans manquer de respect aux Irlandais et formidables Islandais qui n’ont pas volé leur qualification. Mais cette victoire sur l’éternel rival Allemand, favori du tournoi, en demi-finale d’un Euro, représente beaucoup de choses. C’est comme une vengeance pour toutes les défaites subies dans le passé face à nos ennemis intimes (Séville 1982, Rio 2014), mais aussi une forme de revanche sur l’épisode de Knysna en 2010, qui a fait tant de mal au foot Français. Les Bleus sont depuis jeudi légitime. Une preuve qu’ils ne sont pas là par hasard et qui justifie le travail entrepris par Deschamps depuis 2012. Ce n’est pas encore un aboutissement mais cette victoire a tout de même une saveur particulière. Dimanche, il faut tout simplement finir le travail.