C’est sans doute l’équipe la plus « excitante » du moment. Dès l’ouverture du championnat, tout le monde s’interroge sur le niveau de l’OGC Nice après le départ de Claude Puel et de nombreux joueurs clés comme Ben Arfa, Germain et Mendy. La première note d’optimisme est arrivée dès le début de l’été avec la nomination de Lucien Favre. Le Suisse dispose d’un solide CV et son nom circulait un peu partout. Ensuite, il y a eu le marché des transferts. Tout au long de l’été, Rivère et son nouveau coach opèrent un recrutement « ciblé ». Ce sont principalement de jeunes joueurs très prometteurs qui arrivent comme par exemple Cyprien de Lens, Souquet de Dijon, Dalbert de Guimarães etc… Avec 2 victoires et un nul, l’OGC Nice débute bien le championnat et le groupe confirme son potentiel. Mais les prestations semblent tout de même fragiles, voire tendres. Il faut renforcer l’équipe. Dans les dernières heures du mercato, le club de la Côte d’Azur va réussir trois jolis coups. Le premier s’appelle Dante. A 32 ans, le Brésilien débarque de Wolfsburg pour apporter son expérience et stabiliser la défense. Au milieu, les rouges et noirs s’attachent les services de Younès Belhanda, un joueur bien connu en France au talent indéniable. Enfin, pour le secteur offensif, Rivère réussit à faire venir Mario Balotelli. Malgré les réticences de Lucien Favre, le président tente le coup et l’Italien arrive libre en provenance de Liverpool qui voulait absolument s’en séparer. C’est un pari sur le plan sportif qui nous rappelle bien entendu celui de Ben Arfa l’année dernière. C’est automatiquement une réussite sur le plan commercial…
Une équipe qui a de la gueule
L’OGC Nice boucle donc son séduisant mercato par un coup d’éclat et Lucien Favre profite de la trêve internationale pour intégrer les recrues et travailler. Hier soir, pour la venue de l’OM, l’Allianz Riviera est en fête et sur le papier, c’est une équipe de gala. Même si Belhanda débute sur le banc, « super Mario » est bien là et le 3-5-2 (avec Dante titulaire) a fière allure… Maintenant, il y a le terrain.
Au bout de 5 minutes, Balotelli réussit son intégration en transformant un penalty obtenu par Seri. Ca ne pouvait pas mieux commencer pour lui et son équipe. Mais l’OM affiche un bel état d’esprit et égalise 10 minutes plus tard grâce à Florian Thauvin. Les deux équipes font alors jeu égal jusqu’à la pause dans un match à haute intensité. On note cependant beaucoup d’approximations de part et d’autre, logique à ce moment de la saison. Comme William Vainqueur côté OM, Balotelli semble vite accuser le coup physiquement. Il court très peu, ne touche pas beaucoup de ballons mais il joue juste pour l’instant. Derrière, Dante prend doucement ses marques et semble plus affûté. La relance est parfois hasardeuse mais on sent bien que ce joueur « a du métier ». Son compère en défense et capitaine Paul Baysse tient la baraque derrière et les Niçois sont portés par les « anciens », puisque les Vincent Koziello, Ricardo Perraira et Alassane Pléa se montrent à leur avantage lors de cette première mi-temps.
Le changement tactique de Favre
Après la pause, l’OM continue de se montrer entreprenant et les difficultés Niçoises prennent de l’ampleur. Logiquement, Gomis donne l’avantage à son équipe à la 72ème minute sur un penalty obtenu après une faute de Koziello. On le sentait venir côté Niçois. Les joueurs ont du mal à ressortir le ballon et à progresser dans l’entrejeu. Devant, Balotelli est inexistant depuis le retour des vestiaires. Seul Pléa propose des solutions. C’est pourtant lui qui va sortir, en compagnie de Dalbert, peu de temps après l’égalisation. Avec les entrées d’Eysseric et Belhanda, Favre procède à un changement tactique avec une défense et un milieu à 4. L’effet est immédiat et sur un bon travail côté droit de Ricardo Pereira, l’OGC Nice égalise grâce à ….Mario Balotelli. L’histoire est belle et les choix du technicien Suisse (notamment de laisser l’Italien sur la pelouse) sont immédiatement justifiés. Quand le jeune Cyprien, très en vue hier, déclenche une frappe de 35 mètres et marque le 3ème but Niçois à la 87ème minute, l’histoire devient magnifique et l’Allianz Riviera peut exulter.
Maintenant, il faut confirmer
Bien sûr, il faut savourer cette victoire chez les aiglons. Il faut se satisfaire du doublé de son attaquant vedette, de l’intégration de ses nouvelles recrues et du rendement des jeunes arrivants (Dalbert, Cyprien…). Il faut également se satisfaire de la prestation des joueurs cadres (Koziello, Seri, Baysse), du potentiel de certains jeunes formés au club (Sarr) et des 10 points pris en 4 journées de championnat. Mais il faut aussi rappeler que tout n’est pas parfait dans le jeu, loin de là, et que le plus dur reste à venir. L’OGC Nice va devoir composer avec l’Europa League cette année, une compétition exigeante qui va mobiliser l’ensemble du groupe. En plus de savoir si le club a les épaules pour jouer sur plusieurs tableaux, les interrogations sont nombreuses pour Lucien Favre. -Quel système (3-5-2, 4-4-2 voir le 4-3-3 du début de saison) va-t-il choisir ? On a vu hier que le changement de tactique a fait basculer la rencontre. -Comment Balotelli va-t-il digérer ce doublé ? On sait que l’Italien possède une personnalité assez complexe et rappelons que Favre était au départ plutôt réticent à la venue de ce joueur, notamment concernant sa possible suffisance et mauvaise affluence qu’il POURRAIT avoir sur les jeunes. -La cadence des matchs, l’engouement etc…bref, beaucoup de questions ! Mais malgré les incertitudes, l’optimisme est tout de même de rigueur après cette soirée. Une chose est sûre, cette équipe a du potentiel et on n’a pas fini de parler de l’OGC Nice cette saison. La ligue 1 ne peut que s’en réjouir…