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Le résumé honnête de France-Belgique

Le résumé honnête de France-Belgique
Il est pas beau notre Hugo ? - Iconsport

LA FRANCE EST EN FINALE DU MONDIAL 2018 ! « Encore !» serait-on tenté de dire. Car c'est déjà la 5ème finale disputée par les Bleus depuis un certain 12 juillet 1998, Championnats d'Europe et Coupe du monde confondues. Qu'importe cette quasi force de l'habitude, notre joie demeure intacte et la liesse toujours flamboyante. Ce soir, nos irrésistibles Bleus ont su faire taire la Belgique (1-0). Désormais, la deuxième étoile tricolore n'a jamais paru aussi brillante qu'encore très lointaine. Retour sur ce match historique dans notre nouvel épisode du résumé honnête !

VOUS AVEZ LOUPÉ LE MATCH ? PAS DE PANIQUE !

L’on avait écrit avant la demi-finale France-Belgique que ce duel fraternel laisserait un malheureux sur le carreau. On avait alors par pudeur sûrement et par prudence assurément préféré faire tournoyer notre imagination sur l’axe du vide, autour d’une sortie de route avant le bonheur plutôt que sur l’hypothèse d’une euphorie éclatante, laissant nos cœurs se rappeler au douloureux souvenir d’un soir de juillet 2016 au Stade de France. On avait totalement perdu de vue qu’une victoire tricolore sur les Diables Rouges nous propulserait vers des émanations de joie et vers de la jubilation collective. À présent, l’équipe de France de Didier Deschamps est en finale du Mondial 2018 et tous les espoirs sont brandis.

À Saint-Pétersbourg, plus grande fenêtre russe qui soit sur l’Europe, les piliers du Vieux Continent que sont les Belges et les Français se sont livrés un duel âpre. Pas éclatant mais tellement intense. De tout le Mondial, jamais les Bleus n’avaient été autant bousculés et désarçonnés par le talent adverse. Des changements d’appuis dévastateurs d’Eden Hazard aux déplacements conquérants de la ligne de défense adverse, l’équipe de France a souvent tremblé mais jamais cédé. Saint-Pétersbourg et sa région avaient été le théâtre par le passé d’une lutte intense entre les Russes et les Suédois pour son contrôle. Ce soir, les belligérants étaient français et belges et ce sont les tricolores qui sont sortis maîtres des lieux.

Non, ce n’était pas la demi-finale la plus reluisante de l’histoire. Oui, on était à des années-lumière de l’incroyable et intemporelle première demi-finale de 2014 qui avait vu l’Allemagne écrabouiller le Brésil (1-7). Le match que les Bleus ont livré était rationnel, logique, tactiquement impeccable. Après avoir piqué sur une tête de l’inattendu Samuel Umtiti sur un corner botté par Antoine Griezmann en début de deuxième acte, les Bleus ont fait preuve d’une solidarité immense et d’un cœur gigantesque. Certains les auront trouvés trop défensifs, ceux-là auront peut-être oublié que depuis le début de cette compétition, l’équipe de France n’a jamais répondu à-côté et toujours trouvé le juste équilibre. Ce soir, tandis que la Belgique de Romelu Lukaku restait muette pour la première fois depuis le début du Mondial, les Bleus ont chaviré sur un unique but. Quand l’Argentine de Léo Messi avait marqué à trois reprises, les Tricolores avaient répondu par quatre coups de canon. C’est simple le football, pour gagner, pour tout gagner, pour aller en finale, il suffit en fait de marquer seulement un but de plus que son adversaire. Didier Deschamps l’a parfaitement compris et dimanche dès 17h, il commandera les Bleus pour leur troisième finale mondiale en vingt ans. Jubilez donc ! 

Car telle un flocon précoce qui devance l’hiver, pareille à un coup de soleil brûlant qui s’étale avant la chaleur estivale, elle est arrivée comme une bourrasque bleue. La liesse ! La liesse s’est emparée de la France – déjà – et les cris de joie mêlés aux danses improvisées sur fond de klaxons ont fait trembler le cœur des métropoles comme celui des villages. Ce n’est pas l’équipe de France de football qui a basculé vers la finale de la Coupe du monde mais bel et bien tout un pays. Et ça, ça vaut tous les 1-0 du monde…

LA NOTE DU MATCH (76/100) 

Spectacle général (13/20) :  Ici à la rédaction, on avait, dans un murmure, osé une comparaison qui se sera mué au fil du match en prophétie heureuse. Nous sommes repartis huit années en arrière, dans une demi-finale du Mondial 2010 où une resplendissante Allemagne, impressionnante offensivement après avoir inscrit huit buts en deux matchs (4-1 contre l’Angleterre en huitièmes, 4-0 contre l’Argentine en quarts) avait vu ses rêves éteints par une Espagne imperturbable. Vainqueurs 1-0 grâce à un but sur…corner d’un…Barcelonais, en l’occurrence Carles Puyol, en…deuxième période, la Roja avait contenu la Mannschaft dans un match peu spectaculaire avant de la piquer sur coup de pied arrêté et de faire étalage et de sa force collective et de son fort caractère en défense. Ce soir, la Belgique était bien l’Allemagne 2010 et les Bleus l’Espagne d’alors. Une Espagne devenue dans la foulée championne du monde.

Occasions et buts (10/20) : Français et Belges n’ont pas offert une orgie de buts et d’occasions comme certaines demi-finales mondiales ont pu en offrir par le passé (2014 : Brésil 1-7 Allemagne, 2010 : Uruguay 2-3 Pays-Bas). Le match a été une bataille tactique plus qu’un chef d’œuvre face aux cages. En réussissant à mettre Romelu Lukaku derrière les barreaux et en mettant petit à petit Eden Hazard sur l’éteignoir, les Bleus ont nettement fait grimper en flèche la possibilité d’assister à un match fermé. Roublards !

Qualité technique (17/20) :  Les Diables Rouges et les Bleus sont incontestablement – chacune dans son style – les deux formations de ce Mondial qui avaient donné la meilleure impression par leur équilibre. Offensivement, les Belges avaient sûrement un coup d’avance et la palette technique d’Eden Hazard a fortement aidé. En face, les Bleus ont su répondre en proposant parfois d’impressionnantes sorties de balle. Quelques gestes bien sentis de Kylian Mbappé ont aussi illuminé Saint-Pétersbourg, à l’image de cette roulette-talonnade qui aurait pu devenir une passe décisive de légende pour Olivier Giroud. Moussa Dembélé a tout gâché en taclant parfaitement ! Bougre !

Scénario et suspense (18/20) :  Vous connaissez la chanson depuis 61 matchs : lorsque les occasions ne sont pas légion et que les buts ne s’abattent pas sur une seule et même équipe, le suspense reste à flot. En marquant très tôt dans la deuxième période, la France a fait le choix de se recroqueviller en défense et de menacer la Belgique de contres dévastateurs. Une stratégie qui a mis les nerfs tricolores à rude épreuve et laissé les Diables croire en une égalisation qui ne sera jamais venue. La sueur a coulé, les genoux ont tremblé, les ongles se sont fait grignoter mais au final, les Bleus ont aussi écrit une belle page de leur histoire : ils seront en finale pour la 3ème fois. Quelle folie !

Bonus/Malus du jury (18/20) : Pour cette catégorie, on vous explique, on part de 10/20 à chaque coup d'envoi et on fait gonfler ou baisser la note selon nos propres critères subjectifs (on est le jury, on fait ce qu'on veut.) :

  • +2 pour l’abattage fabuleux de Blaise Matuidi. À croire qu’apprendre qu’il jouera avec Cristiano Ronaldo à la Juventus l’an prochain lui a donné du jus. Absent contre l’Uruguay pour cause de suspension, Matuidi avait les jambes en feu et ça s’est vu. Récupération, harcèlement, l’ancien du PSG a tout fait aux Belges, tellement au taquet qu’il a parfois sans doute chipé des ballons au pauvre N’Golo Kanté, attaqué sur son propre terrain par un des siens. Tellement monstrueux qu’il est sorti KO après un choc avec Eden Hazard. God bless Matuidi !
  • +2 pour l’abattage héroïque d’Olivier Giroud ! Pour ceux qui regardent le football sans leur cerveau, Olivier Giroud est en train de passer totalement à côté de son Mondial. L’attaquant de pointe des Bleus n’a en effet toujours pas marqué dans cette compétition. Mais ce que le joueur de Chelsea ne convertit pas devant, il le compense par un dépassement de fonction sensationnel. Placé en vraie sentinelle après le but d’Umtiti, il a abattu un travail phénoménal pour gêner les transmissions belges. On l’a même surpris à replacer sa défense. Hallucinant ! Pour le bien de ses potes, le mec ne tenait pas en place à son poste : Olivier Girouette.
  • +3 pour Eden Hazard. Si c’est logiquement Samuel Umtiti, auteur du but de la qualification, qui s’est distingué aux yeux des observateurs et qui est reparti avec le trophée de l’homme du match, la performance la plus soyeuse du match est à mettre au crédit du Belge Eden Hazard. Il a longtemps martyrisé un Benjamin Pavard tout à coup redevenu simple joueur de Stuttgart en Bundesliga et il a su ouvrir des espaces jusqu’à ce que son physique ne le délaisse. Un vrai poison qui aura l’occasion de sortir avec les honneurs samedi pour la petite finale.
  • -2 pour Romelu Lukaku. Le buteur belge a raté son match, pris par la tenaille Varane-Umtiti. Incapable de se démarquer, il n’a jamais vraiment été trouvé dans le bon timing comme face au Brésil. Pour aller en finale, les Belges auraient eu besoin d’un attaquant au sommet, ce n’était malheureusement par le cas.
  • +1 pour Hugo Lloris ! Une parade somptueuse devant Alderweireld, quelques parades plus simples mais tout aussi précieuses ensuite, Hugo était encore une fois le boss ce soir !
  • +2 pour Didier Deschamps. Les latéraux de dernière minute Pavard et Hernandez, c’est lui (et son staff). Le 4-2-3-1 désaxé avec un N’Golo Kanté rayonnant, c’est lui (et son staff). Le travail spécifique sur les corners pour piéger les Belges, c’est lui (et son staff). Les consignes tactiques passée l’ouverture du score pour bien museler les Diables Rouges, c’est encore lui. Grâce au guide Deschamps et à sa clairvoyance, les Diables étaient bleus ce soir. Et dimanche, ils seront en finale à Moscou.

6 TWEETS QUI EN DISENT LONG

 

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