C’est donc cela le paradoxe français. Une équipe en manque d’inspiration qui peut se muer, trois jours plus tard, en une formation ambitieuse, généreuse et pétillante. Ce lundi soir, les Bleus ont parfaitement réagi après leur match inachevé contre le Portugal (1-0). Les six changements apportés par Didier Deschamps (Mangala, Trémoulinas, Schneiderlin, Griezmann, Valbuena et Giroud titulaires), en plus du retour au 4-3-3, ont amené davantage de simplicité.
Matuidi charo
Il faut dire que les Bleus ont bien été aidés par un Matuidi éblouissant. Le milieu a d’abord marqué de la tête (9e) sur un centre de Sagna, son premier en sélection (premier but de la tête de Matuidi, pas le centre de Sagna, n’est-ce pas ?). Puis il s’est offert un doublé en reprenant de volée un tir mal dégagée de la défense serbe. Résultat : une frappe des 25 mètres, calculée à 105km/h, en pleine lucarne (!).
Griezmann étincelant
A l’image de ces exploits, l’équipe de France a montré beaucoup d’envie, surtout en première période. Le repositionnement de Paul Pogba au milieu, les solutions apportées sur les côtés par Sagna et Trémoulinas et les accélérations de Griezmann lui ont été bénéfiques. L’attaquant de l’Atlético Madrid, certainement vexé de ne pas avoir titularisé à Lisbonne, a d’ailleurs été le leader technique des Bleus. A l’origine du tir au-dessus de Valbuena (12e) c’est lui, la déviation pleine de culot dans la surface pour Giroud aussi, idem pour le poteau après une nouvelle envolée (52e).
Une deuxième compliquée
Tout n’a pourtant pas été parfait. Après une perte de balle de Giroud, par ailleurs inutile en attaque en dehors de sa présence physique, les Serbes ont tranquillement remonté le ballon et Mitrovic a réduit le score de manière inattendue (40e).
Inattendue, c’est aussi l’adjectif qui pourrait qualifier la seconde période. Stériles, apathiques, les Bleus ont livré une prestation diamétralement opposée aux 45 premières minutes. Les changements apportés par Didier Deschamps n'ont pas apporté grand-chose, qu'il s'agisse de Benzema (pour Giroud) ou de Debuchy (pour Sagna). Et les Bleus ont davantage terminé la partie en ne voulant pas se faire égaliser qu'en ayant la réelle volonté d'aller inscrire un troisième but. Mais à neuf mois de l'Euro, le mois de septembre apporte davantage de solutions qu'il ne pose de questions.