Ce soir en Belgique, l’OL a eu une mi-temps pour se rappeler à quel point la Ligue des champions est ce qu’il existe de plus exigeant pour un footballeur. Et que même lorsque le premier adversaire à pointer le bout de son nez s’appelle La Gantoise, qu’il a un nom pour le moins obscur et qu’il s’avance lui aussi dans des eaux inconnues, il faut rester sur ses gardes. Ce ne sont d’ailleurs pas la transversale de Depoitre - notamment - ou encore le but refusé pour un hors-jeu de quelques nanomètres à l’attaquant belge en première mi-temps qui prouveront le contraire. Bousculés et parfois hors-sujet défensivement, Lyon aurait pu sombrer. Sauf qu’après une semelle de Dejaeghere sur Gonalons, le joueur belge voyait rouge et changeait le visage du retour lyonnais en C1. Ces derniers marquaient ainsi par Jallet en seconde période pour s’éviter une possible défaite mais sans s’assurer pour autant la victoire. Car Milicevic ramenait les siens à hauteur en deuxième période avant que ces derniers ne finissent à neuf et qu’un Alexandre Lacazette définitivement maudit cette saison ne manque un ultime penalty. Un partage des points loin d’être illogique.
Il est amusant de constater qu’il y a trois ans, l’Olympique Lyonnais abandonnait la Ligue des champions contre les tuniques tournesol de l’APOEL Nicosie. Ce soir à Gent, c’est contre une nouvelle formation toute vêtue de jaune que les hommes d’Hubert Fournier faisaient leur retour dans la reine des compétitions européennes. Signe du destin ? Peut-être. Reste qu’outre Gonalons et Lacazette, il n’y avait guère d’autres rescapés du naufrage chypriote. C’est donc en s’appuyant sur l’expérience toute relative de la C1 de son onze de départ (seuls Rafael, Morel, Yanga M’Biwa et Valbuena avait déjà joué la compétition au coup d’envoi) qu’Hubert Fournier voyait les siens commencer à imprimer leur rythme à la Ghelamco Arena de Gent. Mais avec un bloc relativement haut pour favoriser son pressing sur les lignes arrières rhodaniennes, l’équipe de La Gantoise prenait les Lyonnais de vitesse dès qu’elle amorçait une contre-attaque. C’est d’ailleurs de ces dernières que découlaient le but refusé et la barre transversale touchée par Depoitre. Leçon n°1 : en C1, tous les clubs élèvent leur niveau de jeu. Il fallait alors aux visiteurs le fameux carton rouge de Dejaeghere pour se sortir de l’étau local et se remettre la tête à l’endroit.
Dire que Lyon a manqué sa première période serait exagéré et outrancièrement faux. Avec une triplette Valbuena-Beauvue-Lacazette qui prend de plus en plus de repères aux avant-postes, les Gones ont souvent bien combiné mais pêché dans la finition ou dans les dernières choix. Alexandre Lacazette, très volontaire, a ainsi beaucoup tenté mais sans succès. Leçon n°2 : la C1 exige la perfection. Dans les matchs difficiles comme celui de ce soir, le buteur sort parfois du banc. Rentré à la pause pour suppléer un Rafael offrant trop de libertés aux Belges, Christophe Jallet a montré la voie en plaçant sa tête chauve sur un corner botté par Valbuena. Le plus dur était fait et Lacazette se voyait logiquement refuser un but pour hors-jeu. Un manque d’application qui coûtait cher puisqu’une erreur de marquage de Morel coûtait l’égalisation aux Lyonnais. L’ancien Marseillais laissait Milicevic seul sur la droite pour tromper tranquillement Lopes. Leçon n°3 : on n’a pas le droit de se relâcher dans la grande Europe. L’OL tentait bien de revenir mais sur un centre de Jallet, la tête plongeante croisée de Valbuena en rase-gazon fuyait le cadre. Et c’est finalement après que Kalulu ait été accroché dans la surface par Nielsen – exclu au passage – que Lyon touchait le fond. Alexandre Lacazette, muet jusque là, manquait de conviction sur son penalty repoussé par le portier belge. A 11 contre 9, Lyon prend un point à La Gantoise et repart avec le goût de la défaite dans la bouche. Un dur apprentissage en somme.