On l’avait laissé dans son salon, portable à la main pour une vidéo-selfie un peu trop véhémente à l’encontre de l’arbitre du dernier Chelsea-PSG (2-2), Björn Kuipers. Ce soir, sa suspension purgée, on a retrouvé Serge Aurier dans une position qui lui sied nettement mieux : sur l’aile droite d’un terrain de football. Pour le déplacement du Paris Saint-Germain en Ukraine, le plus Ivoirien des Parisiens n’a pas mis longtemps à se débrider pour le premier match européen de sa carrière. Après 7 petites minutes, l’ancien joueur du Téfécé s’est offert l’ouverture du score de la tête sur un centre de Maxwell, le tout sur son premier tir en Ligue des champions. Badass ! Mais n’égarons rien en route. Aurier sur la pelouse de Lviv a été ce soir bien plus qu’un simple buteur. A bien des égards, le natif d’Ouaragahio a été l’accélérateur de particule du PSG, celui qui jouait juste, ressortait intelligemment les ballons et donnait – parfois – l’impulsion malgré sa position de défenseur latéral. Barré en C1 la saison dernière par Van der Wiel ou Marquinhos, la titularisation de l’Ivoirien avait déjà mis en exergue sa progression. Sa prestation n’a alors fait que lui emboiter le pas.
Paris (trop) tranquille
Contre le Shakhtar ce soir, le PSG a fait honneur à ses récents parcours en phase de poules de la Ligue des champions. Une fois encore, le club de la capitale n’a pas laissé la moindre chance à un adversaire issu d’un chapeau inférieur en bombant le torse dès le premier acte. Au but d’Aurier a ainsi succédé un but dégueulasse et chanceux inscrit par David Luiz – son premier depuis Stamford Bridge. Malgré une légère révolte des presque-locaux (Donetsk ne joue pas chez lui pour des raisons géopolitiques) avec trois occasions chaudes successives en fin de première période, le PSG a rejoint les vestiaires sans avoir véritablement transpiré. La deuxième période, synonyme de révolte ukrainienne a aussi coïncidé avec la démonstration défensive de Parisiens implacables. A chacune des tentatives de Teixera ou de Taison, les pieds de Maxwell, David Luiz ou Thiago Silva se sont mis en évidence. Et quand ces derniers étaient battus, l’excellent Trapp ou sa transversale venaient se mettre en travers des tirs ukrainiens. Au final, les Parisiens se sont aisément imposés sans toutefois briller, inscrivant d’ailleurs un dernier but gag grâce à Srna contre son camp. A défaut de sa suffisance, c’est d’ailleurs plutôt la marge de progression du club français en Ligue des champions que l’on va retenir ce soir. Le match contre le Real se déroulera donc sans réelle pression.
En bref sur les autres stades
Dans le groupe A, le Real Madrid a fait parler la logique en Suède puisqu’il s’est imposé contre Malmö sur le score de 2-0 grâce aux 500ème et 501ème but de la carrière de CR7. Impressionnant de solidité, le club scandinave a toutefois fini à 10 mais peut retenir qu’il n’a pas pris le bouillon, ni contre Paris ni contre les Merengue. Après les défaites d’Arsenal et de Chelsea hier, le football British abordait cette soirée en délicatesse et il n’a qu’en partie sauvé les meubles. Défaits lors de leur premier match, Manchester City et Manchester United ont bien triomphé respectivement de Mönchengladbach (1-2) et Wolfsburg (1-2) mais les deux clubs mancuniens étaient menés et n’ont franchement pas brillé ce soir. Alors qu’il est la surprise de cette phase de poules de la Ligue des champions, le petit FC Astana a montré sa force de caractère à domicile en privant Galatasaray d’un succès annoncé. A chaque fois mené, le club kazakh a su revenir au score constamment (2-2) et cueille un premier point en C1 qui fait largement son bonheur. Dans le même groupe, Benfica n’arrange pas les affaires françaises en vue du classement UEFA en renversant l’Atlético sur sa pelouse (2-1) après avoir encaissé l’ouverture du score. A noter la victoire logique (2-0) de la Juventus sur sa pelouse contre Séville (avec un nouveau but de Morata) et le come-back raté du PSV Eindhoven à Moscou. Menés 3-0, les Néerlandais ont failli revenir à hauteur mais "Saint" Lestienne n’a claqué qu’un doublé pour un 3-2 final. Rageant.