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Ce que tout le monde sait sur lui
Patrice Evra a du caractère. Trop peut-être aux yeux du grand public français. Dans l’Hexagone, le latéral est avant tout connu pour avoir été le capitaine de l’équipe de France lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud. Un statut qui l’a placé sous le feu des critiques après la grève des Bleus à Knysna, dont il fut l’un des meneurs. Depuis cet épisode, une véritable fracture s’est créé entre lui et le public français. Pour ne rien arranger, le natif de Dakar dérape en octobre 2013. Dans une interview accordée à Téléfoot, Evra s’en prend violemment à Pierre Ménès, Bixente Lizarazu, Luis Fernandez et Rolland Courbis, qu’il traite de « clochards » et de « parasites », coupables selon lui d’écorner son image. Aujourd’hui encore, Patrice Evra continue de trainer l’image de sale gosse du football français. Reste à savoir si une victoire de la France à l’Euro, ou du moins un bon parcours, contribuerait à améliorer sa réputation auprès des Français. C’est tout ce qu’on lui souhaite.
Ce que seuls les pros connaissent sur lui
La mauvaise image qu’il traine en France ferait presque oublier que Patrice Evra est avant tout un formidable champion. Pas moins de 20 trophées garnissent son palmarès, dont une Ligue des Champions (2008), une Coupe du monde des clubs (2008) et sept titres de champion (2007, 2008, 2009, 2011, 2013 avec Manchester United, 2015 et 2016 avec la Juventus Turin). À titre personnel, le latéral français a été élu meilleur latéral gauche de Ligue 1 (2004), de Premier League (2007, 2009 et 2010) et même du monde (2009). En équipe de France, Evra comptabilise 71 sélections et s’est toujours affirmé comme un titulaire important chez les Bleus depuis ses débuts en août 2004. Les sélectionneurs ont défilé (Raymond Domenech, Laurent Blanc, Didier Deschamps) mais lui est resté. Par ailleurs, le Français a fait partie des cadres partout où il est passé. Ancien capitaine des Bleus, donc, il a également porté le brassard à Manchester United. À la Juve, il a participé cette saison à 26 matches de Serie A et 6 rencontres de Ligue des Champions. Il est même considéré comme un titulaire inamovible par Massimiliano Allegri. À 35 ans. La preuve que Patrice Evra est un grand professionnel.
L’info pas très utile
Avant d’éclater au poste de latéral gauche, Patrice Evra comptait faire carrière en tant qu’attaquant. Son idole s’appelait d’ailleurs Romario. C’est en arrivant à Nice, où il a évolué de 2000 à 2002, qu’il reculera sur le terrain et se révèlera en tant que défenseur. Son ancien entraîneur sur la Côte d’Azur, Sandro Salvioni, témoigne : « Je voulais qu’il joue sur le côté gauche et qu’il apprenne à défendre. Lui refusait. La première saison, je l’ai envoyé en CFA. S’il ne trouvait pas l’humilité d’apprendre et de participer aux phases défensives, il ne pourrait pas jouer. » Avant d’ajouter : « il faut être très intelligent pour être capable d’apprendre une leçon. Lui a mis du temps, mais il a réussi. » C’est le moins que l’on puisse dire !
Ce qu’il préfèrerait qu’on ne sache pas
Lors de sa célèbre sortie sur Téléfoot en octobre 2013, Evra se permet de prendre de haut Bixente Lizarazu, en affirmant que son palmarès est supérieur à celui du champion du monde 1998. Or, ce jour-là, « Tonton Pat » aurait mieux fait de se taire. En effet, Lizarazu, comme Evra, a été élu meilleur latéral du monde en 2001, alors que l’actuel Bianconero avait affirmé le contraire. De plus, le Basque a glané une Ligue des Champions (1), tout comme son successeur. Cependant, même s’il compte un titre de champion en moins (6 contre 7 pour Evra), « Liza » a remporté une Coupe du monde (1998) et un Euro (2000) sous le maillot Bleu, tandis que le palmarès d’Evra en équipe de France est toujours vierge à ce jour. Une chose est certaine : en étant trop sûr de lui sur ce coup, le latéral de 35 ans n’a pas arrangé l’image de vantard qui lui colle à la peau.
Ce qui sera bientôt vrai le concernant
« J’ai donné mon accord au club. Je vais rester deux ans de plus. » Dans des propos relayés par la Gazzetta dello Sport, Patrice Evra a récemment affirmé qu’il s’appétait à prolonger son contrat avec la Juve. Un signe de confiance de la part du club turinois, qui va encore pouvoir compter sur son latéral à court terme. Si « Pat » a déjà tout gagné en club, il pourrait néanmoins tenter de glaner une deuxième Ligue des Champions, après celle obtenue en 2008 avec Manchester United, avant de tirer sa révérence. Surtout, le gamin des Ulis, en banlieue parisienne, fonde de grands espoirs dans l’Euro de cet été. Il faut dire que ce championnat d’Europe constitue peut-être la dernière opportunité pour l’ancien monégasque de gagner un trophée avec les Bleus. Et de pouvoir la ramener (ou pas) auprès de « Liza ».
L’info du turfu que l’on a inventée (ou pas)
Nous sommes en 2030. À Bangkok, en Thaïlande, Patrice Evra soulève sa première Coupe du monde, la deuxième de son histoire pour la France. Cette saison-là, « Grand-père Pat », comme il est désormais surnommé, a glané sa deuxième Ligue des champions et son 21e titre de champion, avec Norwich, en portant le brassard. (Encore) élu meilleur latéral du monde, Evra déclare après la finale face au Qatar (1-0 pour la France, but de… Evra sur pénalty, d’une splendide panenka) : « Bichante Mousseàraser (alias Bixente Lizarazu, ndlr) peut toujours parler. Quand il aura gagné deux Ligue des Champions, 21 championnats et été élu dix fois meilleur latéral du monde, il pourra la ramener. » Ce qui parait bien mal engagé pour notre « Liza » national. Le Français annonce ensuite sa retraite, après une belle carrière. À 49 ans. La preuve que Patrice Evra est un grand professionnel.
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