Parce qu’on n’en parle jamais assez, intéressons-nous un peu aux surprises de cet Euro 2016. Avec l’élargissement à 24 équipes, 5 nouvelles venues vont pouvoir défendre les couleurs de leur nation et affronter l’élite européenne devant des centaines de millions de téléspectateurs. Ainsi, l’Albanie, l’Islande, la Slovaquie, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord seront présents pour la première fois en phase finale d’un Euro. Le plus petit pays d’entre eux, l’Irlande du Nord, a réussi à regrouper 23 joueurs sur les 13 000 km² du pays pour se qualifier en France, sans passer par la case barrage. D’ailleurs, aucun des cinq petits nouveaux n’ont dû passer par ce match aller-retour supplémentaire pour se qualifier. En ce qui concerne l’Irlande du Nord, les 7 buts et la passe décisive de Kyle Lafferty en 9 matches auront beaucoup aidé à cette qualification. Aujourd’hui considéré comme le leader offensif de l’équipe, Lafferty a pris du galon en sélection. Habituellement effacé médiatiquement derrière Johnny Evans et Steven Davis, l’attaquant de Norwich prêté cette saison à Birmingham (League Championship) compte désormais 50 sélections et 17 buts avec l’Irlande du Nord. Ses coéquipiers et lui auront la chance – ou l’horreur – d’affronter dans leur groupe les champions du monde en titre allemands. Plus ouvert, le reste de la poule est composé de la Pologne et de l’Ukraine, ce qui permet aux supporters nord-irlandais d’y croire. Symboliquement, la présence de l’Irlande et de l’Irlande du Nord a une même compétition, où les deux nations pourraient théoriquement s’affronter, a un poids lourd de sens. 44 ans après le « Bloody Sunday » et à peine 20 ans après la fin officielle du conflit Nord-Irlandais, les « Troubles » sont encore dans les mémoires irlandaises. Et c’est la première fois que les deux équipes de football jouent une compétition d’une telle importance en même temps, avec la possibilité de s’affronter, signe de paix et de progrès.
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