Michel est donc le nouvel entraîneur de l’Olympique de Marseille. Les supporters vont enfin pouvoir se remettre à dormir et manger après dix jours de suspense insoutenable. Tout ça pour un mec qui a pour surnom le prénom de notre grand-oncle relou. De prime abord, ça n’inspire pas des masses. Mais l’Espagnol n’est pas un bleu.
Né le 23 mars 1963, le petit Michel fête chaque année son anniversaire le même jour que Chantal Lauby et Pierre Palmade. Mais qu’on soit bien d’accord, ça ne fait pas de lui un clown. A 13 ans, il rejoint le Real Madrid et gravit les échelons du club sans baudrier, à la seule force de ces capacités techniques et physiques. Les inconditionnels de la Maison blanche le connaissent sans doute, il a fait partie de la « Quinta del Buitre » (qui veut dire la quinte du vautour, nous indique l’ex-traducteur de Bielsa) aux côtés de Miguel Pardeza, Manolo Sanchis, Rafael Martin Vazquez et Emilio Butragueño, dit « Le Vautour ». Il reste 20 ans à Bernabeu, entre 1976 et 1996, avant de s’exiler outre-Atlantique comme un autre Michel bien connu et de rallier l’Atlético Celaya (Mexique) pour une ultime saison.
De l'Espagne à la Grèce
Après une petite expérience en tant que commentateur sportif et pigiste quatre étoiles pour Marca, il est nommé entraîneur du Rayo Vallecano en 2005. C’est bien sympa mais quitte à être à Madrid, autant retrouver la famille. Un an plus tard, Michel rejoint donc le banc de la Castilla (la réserve du Real Madrid). En 2009, Getafe le choisit pour remplacer Victor Muñoz et en 2012, il devient le nouvel entraîneur de Séville. Licencié à cause des mauvais résultats du club, il découvre qu’il existe tout un monde en dehors de l’Espagne et se fait embaucher par l’Olympiakos avec qui il remporte deux fois le championnat grec et la Coupe de Grèce. Mais l’élimination de son équipe de la Ligue des champions en janvier 2015 le conduit à la porte.
A 52 ans et, on l’espère, toutes ses dents, il vient de signer un contrat de deux ans avec le club marseillais. Et comme on est sympas, on lui souhaite une longue carrière à la Drucker.
Si Bielsa avait une aura incontestable, Michel peut, lui aussi, séduire le public marseillais. Pas en coachant assis sur un four gazinière (quoi que, c’est peut-être une idée) mais grâce à son expérience et au football offensif qu’il prône. Et aspect non négligeable, l’Espagnol a de la ressource. Exemple parfait : en 1991, l’UEFA l’a sanctionné pour avoir déconcentré de manière peu conventionnelle le Colombien Carlos Valderrama lors d’un match contre le Real Valladolid en lui touchant les parties intimes. Voir un Christophe Galtier attentif et appliqué va peut-être lui donner quelques idées…