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L'OL loin d'être guéri

L'OL loin d'être guéri
Jean-Michel Aulas (Président de Lyon)

A la recherche de repères et de confiance, l'Olympique Lyonnais s'est contenté du minimum ce soir en ramenant un minuscule petit point de la Beaujoire. Le contrat semble néanmoins rempli pour les hommes d'Hubert Fournier, qui auront vraisemblablement encore besoin de beaucoup de temps pour retrouver une certaine paix intérieure, un équilibre censé leur éviter une chute irrévocable.

« Reprendre les bases pour repartir de l'avant» si l'on reste courtois. « Venez on essaye d'être le plus compact possible en mettant le moins de talent au mètre-carré sur la pelouse » si l'on se veut plus cynique, plus rentre-dedans même. Tel est le message qui apparaît à la lecture du onze concocté par Hubert – je suis comme Tom Hanks dans Seul au Monde – Fournier peu avant le coup-d'envoi du match opposant l'OL à Nantes. Mais bon, à l'image des joueurs, le coach a besoin de se rassurer. Certes, il est difficile de lui en vouloir tant la santé morale de l'effectif lyonnais semble vulnérable et fragile ces derniers temps. Mais une telle frilosité en matière de choix ne s'apparente-t-elle pas à un aveu de faiblesse ? Lorsqu'un petit poucet ne prend pas de risque dans sa compo pour éviter de se ramasser une trempe, la légitimité est de mise. Ici, la situation est toute autre. Avec des joueurs si peu créatifs sur le terrain, Lyon ne pouvait tout simplement pas faire mal à son adversaire ce soir. Fournier en avait-il cependant envie ? Probablement pas. Sans réelle confiance et en mode survie suite aux déboires successives de son équipe, Hubert était sans doute dans l'optique de ne pas perdre face aux Canaris.

Miss you Juni

Ceci expliquerait alors le manque de joueurs offensifs et donc de folie parmi ses titulaires. Conservant néanmoins son 4-4-2 en losange, l'entraîneur rhodanien avait décidé de bétonné son milieu de terrain, composé de Gonalons, Mvuemba, Ferri et Malbranque. Tremble Barça ! Dire qu'il y a un peu plus de dix piges les supporters de l'OL avait droit à des Juninho, Tiago, Diarra, qui flanquaient des 3-0 au Real... Allez stop, on se fait du mal. Les temps ont changé et ça Hubert l'a donc bien compris. Ainsi, ne représentant pas vraiment de danger pour la défense nantaise, la troupe de Maxime Gonalons se devait d'être solide derrière. Là-encore, les doutes étaient possibles à la vue de la ligne défensive censée protéger les buts de Mathieu Gorgelin – qui en plus de ne fêter que son troisième match en Ligue 1, n'avait plus enfilé les gants depuis la saison 2013/2014... Avec Jérémy Morel et Bako Koné – qui fêtait lui-aussi son premier match de la saison – en guise de charnière centrale, certains pouvaient s'attendre au même naufrage défensif que face à Montpellier mardi dernier. Raté. Dans leur style respectif, les deux hommes ont fait le job et ont même permis à leur équipe de comptabiliser une étonnante 10ème clean sheet en championnat. Bien que cette stat puisse être motif de satisfaction, l'heure est cependant loin d'être à la fête, et le phénix loin de renaître de son cendrier en coquille d'huître.

Un club en pleine convalescence

Ce n'est pas avec un 0-0 face à des Canaris déplumés de plusieurs joueurs que Lyon va retrouver une pleine confiance, cela va de soi. Néanmoins, ce résultat s'avère quelque peu réconfortant, voire encourageant compte-tenu de la crise traversée actuellement par l'OL. Un constat inquiétant, qui prouve que le club de Jean-Michel Aulas part de loin s'il souhaite retrouver le niveau qu'était le sien la saison passée. La route s'annonce longue et scabreuse, notamment pour Hubert Fournier, qui s'il n'avait ramené aucun point de la Beaujoire serait peut-être en train de se demander à combien de mois s'élève le préavi de son appart lyonnais. L’hémorragie ayant cessé de couler grâce à ce petit point de suture, la plaie doit maintenant doucement se refermer. Pour cela, Lyon devra dans un premier temps enchaîner des prestations relativement cohérentes à la valeur de son effectif – car oui, sur le papier, Lyon reste l'un des trois meilleurs clubs de Ligue 1 – et enfin trouver son rythme dans un championnat qui (mal)heureusement ne condamne pas l'irrégularité des équipes qui le composent. A plus d'une vingtaine de journées du terme de celui-ci, l'OL n'a donc pas encore pris de retard sur son objectif de place qualificative en Ligue des Champions. Dès lors, remporter son ultime match de championnat à Gerland samedi prochain face à Angers pourrait constituer la première étape d'un rétablissement plus que nécessaire.

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