Une compétition "made in France"
Eh oui ! Cocorico ! Si vous ne le saviez pas, l'Euro (appelée autrefois la coupe d'Europe des nations) est bien française ! C'est Henri Delaunay, secrétaire général de la Fédaration française de football, qui émet cette idée de compétition où différents pays du Vieux continent pourraient s'affronter. C'était en 1927 et autant dire que cette idée n'a pas suscité l'émoi attendu. Néanmoins, l'idée resurgit en 1960 - bien que son concepteur soit décédé cinq ans plus tôt - afin de créer une union entre les pays d'Europe en marge de la Communauté économique européenne (CEE), créée trois ans plus tôt. Retour sur ces compétitions qui ont su unir des nations qui en avaient grandement besoin.
En 1960, la première édition s'arrête en France. Dix-sept nations seulement prennent part aux qualifications (aucune nation britannique n'y participe). La finale, jouée à Paris, est remportée 2-1 par l'URSS emmenée par Lev Yachine face à la Yougoslavie durant les prolongations. L'URSS devient ainsi la première nation à inscrire son nom sur le trophée. On note que le match qualificatif entre l'Espagne et l'URSS fut controversé. Les Espagnols, par l'intermédiaire de Franco, refusèrent de laisser entrer leurs adversaires sur leur territoire. De ce fait, l'URSS remporta ce match sur tapis vert.
Lors de l'édition suivante, en 1964, la compétition est de nouveau perturbée par des enjeux politiques. La Grèce refuse en effet d'affronter l'Albanie en raison d'un conflit entre les deux nations. La phase finale a lieu en Espagne où la sélection ibérique bat les tenants du titre soviétiques 2-1 à Madrid devant 125 000 spectateurs.
L'UEFA renomme sa compétition en Championnat d'Europe des nations et décide de modifier le format. Les matches de qualification sont répartis en huit groupes et chaque équipe en tête de sa poule est qualifiée pour des quarts de finale joués à domicile. C'est l'Italie, pays organisateur, qui remporte cette nouvelle compétition devant la Yougoslavie (2-0) après un match rejoué à la suite d'un premier match nul 1-1. Après l'humiliation engendrée par l'élimination par la Corée du Nord lors de la Coupe du monde 1966, La Squadra Azzura a été chanceuse puisqu'elle a accédé à la finale... par tirage au sort ! En faisant match nul contre l'URSS en demi-finale et la séance de tirs au but n'existant pas encore, l'arbitre procéda à un pile-ou-face qui donna la qualification aux Italiens. A noter la première participation de la RFA.
La RFA entre sérieusement dans la compétition après avoir éliminé l'Angleterre sur son terrain (Wembley) en quarts de finale. La RFA rencontre l'URSS en finale au stade du Heysel, et l'emporte largement sur le score de 3 buts à 0 grâce notamment à Gerd Muller, auteur d'un doublé.
La compétition est remportée par la Tchécoslovaquie contre l'Allemagne de l'Ouest aux tirs aux buts, à l'issue d'un match au cours duquel le Tchécoslovaque Antonin Panenka réussit son penalty avec une pichenette en plein centre de la cage tenue par le portier allemand, geste qui, depuis, porte son nom.
Pour l'édition de 1980, l'UEFA décide de modifier le format de la phase finale, tout d'abord en permettant à huit équipes d'y participer. Les équipes sont réparties en deux groupes de quatre équipes et le vainqueur de chaque groupe se qualifie pour la finale. L'Allemagne de l'Ouest remporte la compétition pour la seconde fois, cette fois-ci contre la Belgique (2-1).
Vingt-quatre ans que la France n'avait pas accueilli cette compétition, son "bébé". Il serait presque inutile d'en parler tellement ce souvenir est impérissable. L'hégémonie d'une équipe de France guidée par un génie, Michel Platini. Auteur de 9 réalisations au terme de la compétition, il fut l'artisan majeur de ce premier succès français. Il offre notamment le but de la qualification pour la finale à la 129ème minute contre le Portugal. La France remporte l'épreuve en disposant assez facilement de l'Espagne sur le score de deux buts à zéro.
EURO 1988 - Allemagne de l'Ouest
C'est au tour de Marco Van Basten d'entrer dans la légende, offrant ainsi le premier succès des Pays-Bas, vainqueur de l'URSS à l'Olympiastadion de Munich sur le plus petit des scores (1-0).
C'est l'une des plus grandes surprises de l'histoire de l'Euro. A la surprise générale, la compétition est remportée par le Danemark qui, à la base, n'était même pas convié. C'est en raison de la non-participation de la Yougoslavie, en pleine guerre civile, que le Danemark a pu se voir inviter en tant que remplaçant pour finalement venir à bout de l'Allemagne réunifiée (2-0) en finale.
Après l'éclatement de l'Union soviétique, un nombre important de nouvelles nations adhèrent à l'UEFA à partir de 1992. Israël décide également de rejoindre l'UEFA en raison de sa mauvaise entente avec les nations arabes. Avec des qualifications concernant 48 nations au lieu des 32 pour les précédentes campagnes, l'UEFA décide d'élargir le nombre de participants à la phase finale de huit à seize équipes à partir de l'Euro 1996 qui se déroule en Angleterre. Le format de la phase finale change avec l'instauration de quatre poules de quatre équipes, les deux meilleurs de chaque poule se qualifient pour les quarts de finale. Il est également décidé de mettre en pratique le but en or. C'est d'ailleurs par ce système que l'Allemagne remporte la compétition contre la République tchèque, grâce à un but d'Oliver Bierhoff dans les prolongations.
EURO 2000 - Belgique / Pays-Bas
On s'en souvient encore. Wiltord à la 93ème de la finale contre l'Italie. Reprise de volée de légende de David Trézéguet en guise de but en or. Un des meilleurs souvenirs du foot français, indéniablement.
Seconde surprise avec le succès de la Grèce de Zagorakis et Charisteas qui défait le pays organisateur (1-0) après avoir éliminé la France, tenante du titre, et la République Tchèque, grande favorite du tournoi avec des joueurs comme Nedved ou Koller.
La Grèce, champion sortant, remet son titre en jeu lors de cette 13ème édition du championnat d'Europe des nations. En finale, l'Espagne sort vainqueur 1 à 0 de son duel face à l'Allemagne. Malgré leurs précédentes performances, la France et l'Italie ne brillent pas contrairement aux Pays-Bas et à l'Allemagne.
L'UEFA déclare qu'il y aura 16 qualifiés. L'Espagne remporte à nouveau le trophée face à l'Italie sur le score de 4 à 0. Ce score est l'écart de buts le plus large pour une finale d'une compétition majeure. L'Espagne réussit également un triplé inédit Euro - Coupe du monde - Euro à cette occasion.
Quelques chiffres
• Le meilleur buteur des Championnats d'Europe : Michel Platini (FRA) avec 9 buts inscrits lors de l'Euro 1984 en France.
• Plus grand nombre de participations : Allemagne avec 11 phases finales disputées (1972, 1976, 1980, 1984, 1988, 1992, 1996, 2000, 2004, 2008, 2012).
• Plus grand nombre de victoires : Allemagne (1972, 1980 et 1996) et l'Espagne (1964, 2008 et 2012) avec 3 trophées remportés.
• Plus grand nombre de buts marqués : 14 buts inscrits par l'Equipe de France en 1984.
• Plus grand écart de buts : 5 buts (France 5-0 Belgique & Danemark 5-0 Yougoslavie en 1984, Pays Bas 6-1 Yougoslavie en 2000, Suède 5-0 Bulgarie en 2004).
• Meilleure affluence : 76864 spectateurs > Angleterre - Ecosse, le 15 juin 1996 (Wembley).